Le premier distributeur automatique de cryptomonnaies a vu le jour dans le métavers. Ce guichet numérique permet de convertir facilement de l’argent en crypto-devises pour acheter des biens et des terrains virtuels. L’appareil a été inauguré dans Decentraland, un univers où la monnaie locale est le MANA.
Decentraland, l’une des plates-formes de réalité virtuelle interactives basées sur la blockchain Ethereum, vient d’ajouter un distributeur automatique de cryptomonnaies à son métavers. Ce distributeur virtuel a été mis en place en partenariat avec Transak, une firme spécialisée dans les infrastructures d’achat de cryptomonnaies, et le studio Metaverse Architects.
« Un distributeur automatique dans le métavers est une interface utilisateur qui permet aux joueurs de se balader à l’intérieur d’un jeu et de convertir leur argent fiduciaire en cryptomonnaie, la monnaie locale utilisée pour effectuer des transactions », explique Transak sur son site web officiel.
Grâce à ce distributeur automatique, les utilisateurs de Decentraland peuvent facilement acheter du MANA, la cryptomonnaie de la plate-forme. Il est également possible de convertir de l’argent fiduciaire, comme du dollar, contre d’autres devises numériques. Les devises sont automatiquement versées dans le portefeuille numérique intégré à la plate-forme. Dans le métavers de Decentraland, le MANA permet d’acheter des terrains virtuels, d’investir dans des tokens non fongibles (NFT) ou de profiter de services numériques.
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La cryptomonnaie, la monnaie du métavers
Les développeurs se sont visiblement inspirés de la vie quotidienne pour mettre au point l’infrastructure. La start-up britannique précise qu’il est possible de recharger son compte entre deux visites de magasins virtuels ou encore pendant un concert. Auparavant, l’utilisateur devait sortir du jeu en réalité virtuelle pour ajouter des cryptomonnaies à son compte. Désormais, il n’y aura plus besoin d’ôter son casque de réalité virtuelle pour recharger son portefeuille.
« L’écosystème décentralisé, c’est un peu comme visiter un nouveau pays avec une monnaie différente. Si souhaitez faire votre premier achat à Decentraland, cela nécessite une quantité fastidieuse de recherches sur la façon de convertir votre argent en Ether, puis en Mana », détaille la firme londonienne, qui se félicite d’offrir « un itinéraire plus direct ».
D’autres distributeurs automatiques du même acabit ne devraient pas tarder à voir le jour sur la plate-forme. En effet, Transak permet aux propriétaires d’une parcelle numérique d’intégrer un distributeur sur leur terrain. Pour ça, il suffit d’entrer en contact avec l’entreprise britannique par le biais de son site web. Sans surprise, Transak génère des bénéfices en facturant des frais de conversion lors de chaque transfert.
En facilitant la conversion d’une devise à l’autre, Transak contribue à l’amélioration de l’interopérabilité entre les métavers. Comme l’assurait récemment Mark Zuckerberg, PDG et fondateur de Meta, l’interopérabilité est l’un des grands enjeux de la création du métavers. Le dirigeant estime en effet qu’il est essentiel que les différents mondes virtuels soient compatibles les uns avec les autres. Les internautes devraient pouvoir transporter un bien numérique, comme un NFT ou des devises, d’un univers à l’autre. C’est d’ailleurs dans cette optique que le Metaverse Standards Forum, une coalition d’acteurs associés dans la conception du métavers, a vu le jour.
L’avenir des paiements dans le métavers
Parmi les entités ayant investi dans un bout de terrain dans Decentraland, on trouve de nombreuses marques réputées. Par exemple, Samsung a ouvert une boutique virtuelle éphémère sur la plate-forme pour mettre en avant les Galaxy S22 en février dernier. Le monde du luxe s’est également fait une place de choix dans ce métavers. Des marques iconiques comme Dolce&Gabbana, Elie Saab, Monnier Frères ou encore Franck Muller se sont installées dans la Fashion Street, le quartier de la mode de Decentraland.
Le secteur bancaire a aussi montré son intérêt pour le métavers de Decentraland. En février 2022, JP Morgan, une banque d’affaires américaine, a révélé avoir investi dans une parcelle numérique par le biais d’Onyx, sa division consacrée aux technologies blockchain.
Mastercard has filed 15 trademark applications for
▶️MASTERCARD
▶️PRICELESS
▶️Its Circles LogoIndicating plans for
✅NFT backed media
✅Payment processing in the Metaverse
✅Marketplaces for digital goods + NFTs
✅E-commerce transactions in the Metaverse#NFT #Metaverse #Web3 pic.twitter.com/IlamOZ6OLZ— Mike Kondoudis (@KondoudisLaw) April 8, 2022
En parallèle, des géants du paiement comme Mastercard prévoient de s’implanter dans le métavers. Comme le montrent plusieurs dépôts de marques, Mastercard envisage de lancer des solutions de paiement accessibles au sein des mondes numériques. En miroir de Transak, la firme veut faciliter les paiements dans le métavers. Mastercard développe notamment « une carte de crédit virtuelle, une carte de débit virtuelle et une carte virtuelle prépayée ». Les dépôts, visibles dans la base de données du Bureau américain des brevets et des marques de commerce, évoquent l’intégration des cryptomonnaies. Notez qu’American Express a réalisé des dépôts de marques pour des projets similaires.
Dans les années à venir, le métavers devrait rapidement s’imposer comme l’un des points d’accès privilégiés vers les cryptomonnaies. D’après une étude d’Agora, 70 % des développeurs du secteur estiment que le métavers va devenir « l’endroit le plus populaire pour acheter, stocker et échanger des cryptomonnaies ». Il pourrait remplacer les plates-formes d’échange traditionnelles, comme Binance ou Coinbase, à l’avenir. Pour acheter des cryptos, les internautes privilégieraient progressivement les espaces en réalité virtuelle ou augmentée aux sites web et applications.
In fine, le métavers pourrait participer à l’adoption massive des cryptomonnaies. Selon une étude du Boston Consulting Group (BCG), un milliard d’internautes auraient d’ailleurs adopté les crypto-actifs d’ici à 2030.
Source :
Transak