En 2007, l’armée suisse lance un appel d’offres passé inaperçu du grand public, mais observé avec la plus grande attention par l’industrie de la coutellerie : la Schweizer Armee veut se doter d’une nouvelle génération de couteaux suisses. Un an plus tard, la firme helvétique Victorinox remporte l’appel d’offres, et commercialise son « Modèle 2008 ». Sa description n’a pas grand-chose à envier à celle d’une nouvelle console de jeu vidéo portable. Il est sensiblement plus grand, bicolore, constitué de côtes antidérapantes et intègre deux nouvelles fonctions : un tournevis et une scie à bois.
A sa sortie en 2017, la Nintendo Switch s’est immédiatement imposée comme le couteau suisse du jeu vidéo. Comment qualifier autrement une machine aussi modulable, capable de se brancher sur un écran TV comme de s’emporter dans le train, et dont les manettes se détachent, pour s’utiliser tantôt à l’horizontale, comme des contrôleurs des années 1980, tantôt à la verticale, en mouvement, comme à l’ère de la Wii ? Jusque dans son nom, « switch » (« permuter »), elle clamait l’art de la polyvalence, de la commutation et de l’adaptation. Mais l’heure est à un nouveau modèle.
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