Les Fire Stick d’Amazon représentent un manque à gagner de « plusieurs milliards de dollars » pour l’industrie culturelle et pour les détenteurs de droits sportifs. Microsoft, Meta et Google sont également pointés du doigt par un nouveau rapport.
Les détenteurs des droits de retransmission de compétitions sportives sont depuis de nombreux mois sur les dents. Les sites de streaming illicites et d’IPTV attirent de plus en plus les fans qui n’ont plus forcément le budget pour payer des abonnements toujours plus onéreux. Canal+ et la LFP ont par exemple obtenu de la justice française que les VPN bloquent les sites pirates.
Un manque à gagner de plusieurs milliards pour les détenteurs de droits
Une étude d’Enders, une société de recherche spécialisée dans les médias, le divertissement et les télécommunications, a examiné de près la situation en Europe, et tire la sonnette d’alarme. Plusieurs « big tech » seraient responsables de la situation, à commencer par Amazon, dont les sticks Fire TV sont accusés de faciliter le piratage. Si ces appareils permettent d’accéder à des plateformes de streaming licites, ils sont aussi une passerelle très abordable vers l’IPTV illégale, en particulier les retransmissions de matchs.
59 % des Britanniques interrogés par Enders ayant déclaré avoir regardé du contenu piraté en 2024 à l’aide d’un appareil physique ont indiqué avoir utilisé un produit d’Amazon. Enders pointe le danger de laisser ses coordonnées bancaires et des infos personnelles à un service d’IPTV illégal. Mais qu’à cela ne tienne, malgré les dangers potentiels, les utilisateurs de ces services restent très nombreux.
Les sticks de streaming du géant américain seraient responsables de « milliards de dollars » de piratage, accuse le rapport. Il est vrai qu’il est relativement aisé de réaliser un jailbreak de ces petits appareils pour y installer des apps frauduleuses. Amazon, qui détient lui-même des droits sportifs (le tournoi de Roland-Garros en France, par exemple), affirme à la BBC que « le contenu piraté enfreint nos politiques concernant les droits de propriété intellectuelle et compromet la sécurité et la confidentialité de nos clients ».
Le porte-parole assure aussi que l’entreprise travaillait « dur » pour protéger ses clients des risques associés au contenu piraté, et a mis en garde les utilisateurs contre l’installation ou l’utilisation d’applications provenant de « sources inconnues ».
Amazon n’est pas le seul sur le banc des accusés. Meta en prend aussi pour son grade en autorisant les publicités pour des services d’IPTV et de streaming illégal sur Facebook. Quant à Google et à Microsoft, ce sont leurs DRM Widevine et PlayReady qui sont pointés du doigt par le rapport. Vingt ans après leur lancement, ces verrous logiciels très utilisés par l’industrie vidéo ont besoin d’une refonte complète et urgente.
Enders déplore « le manque d’engagement » de ces deux entreprises avec les détenteurs de contenu, pour qui il s’agirait d’une « priorité faible ». Ce constat, évidemment partagé par les ayants droits, ne va pas aider à réduire les actions en justice contre les gestionnaires des infrastructures web.
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Source :
BBC