L’Europe lance une fusée pour aller créer des éclipses artificielles

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Depuis le centre spatial Satish Dhawan, en Inde, l’agence spatiale européenne (ESA) a donné le top départ à la mission Proba-3. Avec elle, l’Europe compte étudier le Soleil en utilisant une paire de satellites qui créeront des éclipses artificielles, pendant six heures d’affilée. Rendez-vous à plus de 60 000 kilomètres de la Terre pour la suite de l’aventure.

Depuis le centre spatial indien de Satish Dhawan, une fusée de l’agence spatiale européenne a décollé jeudi 5 décembre, avec 24 heures de retard sur son calendrier initial. Celle-ci a mis en orbite une paire de satellites à la mission originale : créer des éclipses artificielles, pour étudier le Soleil. Les deux satellites en question, Occulter et Coronagraph, fonctionneront de paire, sans même nécessité d’aide depuis la Terre pour se coordonner. Pour le moment, les deux astres sont encore collés, mais se détacheront d’ici peu pour réaliser deux orbites elliptiques, entre 600 et plus de 60 000 kilomètres d’altitude.

« Après une courte période préparatoire, les deux satellites seront séparés et placés sur une orbite tandem relative sûre », ont écrit les responsables de l’ESA dans une description de la mission Proba-3 . « La période de mise en service comprendra une démonstration de la manœuvre anticollision de la mission, qui permettra de laisser les deux satellites en orbite en toute sécurité, sans risque de collision ou de fuite l’un vers l’autre ». L’agence spatiale européenne ajoutait qu’en guise de « première mondiale, les satellites Coronagraph et Occulter maintiendront leur formation avec une précision de quelques millimètres à des distances d’environ 150 mètres ».

C’est Occulter, comme son nom l’indique, qui se chargera d’occulter les rayons du soleil et faire de l’ombre à Coronagraph, qui en profitera pour étudier la couronne du soleil, autrement dit son atmosphère extérieure, presque impossible à observer autrement qu’en cas d’éclipse solaire totale depuis la Terre. Avec cette formation qui recréera de façon artificielle le phénomène, le satellite Coronagraph pourra prolonger ses observations pendant une durée totale de six heures, loin des quelques minutes offertes depuis la Terre, et de façon très rare (60 fois par siècle seulement).

© ESA

Les orbites des deux satellites prendront 19 heures et 36 minutes et le tandem devra fonctionner pendant deux ans. Mais l’ESA compte bien aller plus loin avec sa technologie, et utiliser cette coordination parfaite des appareils pour d’autres applications. Qu’il s’agisse de l’observation pour la science, ou de l’entretien des satellites. « En fait, la paire formera un satellite géant virtuel. Et cela se fera de manière autonome, sans avoir besoin de guidage depuis le sol », indiquait l’ESA, qui ajoutait que « Proba-3 ressemble à une danse spatiale soigneusement chorégraphiée ». « On veut prouver que ça fonctionne », finissait par dire Damien Galano, chef du projet à l’ESA, dans un entretien au Monde.

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Source :

ESA



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