Libre et open source express: Wikipédia, SNCF, agriculture, IA

Libre et open source express: Wikipédia, SNCF, agriculture, IA



Le Point en croisade contre Wikipédia

Mécontent du traitement de l’hebdomadaire dans l’article de Wikipédia qui lui est consacré, un journaliste du Point a écrit à un de ses contributeurs, dont il avait percé le pseudonyme (comme le rappelle ce fil Bluesky de la wikipédienne Tsaag Valren, un pseudonyme ce n’est pas l’anonymat), pour le menacer d’écrire un article sur lui en indiquant son identité et de contacter son employeur. Méthode qui a déclenché une lettre ouverte de la communauté wikipédienne, «non à l’intimidation des contributeurs bénévoles», et en face une canonnade du Point: une pétition contre les «campagnes de dénigrement systématiques et sans contradicteurs orchestrées par des contributeurs militants anonymes sur Wikipédia». Signée par plusieurs personnalités, cette pétition est suivie par la publication d’interviews de ces dernières.

Cette guerre du magazine contre Wikipédia, décidément très ciblé depuis un moment par la droite et l’extrême droite (avec Elon Musk en figure de proue), a déclenché une foule d’articles un peu partout. Pour ma part, je recommande cette tribune de Samuel Le Goff, ancien président de l’association Wikimédia France (qui promeut et soutient l’encyclopédie et les projets associés), «Quand on rejoint Wikipédia, c’est pour rendre le monde meilleur, pas pour brimer ou détruire», et ce grand article d’Olivier Ertzscheid, maître de conférences en sciences de l’information, «World Wide Wikipedia. Pourquoi il faut à tout prix défendre Wikipedia», et aussi, en version courte, cet autre fil Bluesky de Tsaag Valren.

Wikitok transforme Wikipédia en scrolling sans fin

Hors de la polémique précitée, une info heureuse concernant l’encyclopédie: Wikitok (disponible en plusieurs langues dont le français) propose des extraits d’articles Wikipédia en déroulement infini, en mode TikTok. Géniale idée, réalisée par un développeur de 26 ans, Isaac Gemal – voir cette présentation par BFMTV.

SNCF, Deutsche Bahn et CFF sur la voie de l’interopérabilité open source

Cet article de CIO-Online revient sur l’alliance Open Rail Association (ORA) créée par la Deutsche Bahn, les Chemins de fer fédéraux suisses (CFF), la SNCF et l’Union internationale des chemins de fer (UIC). L’ORA «vise à promouvoir la collaboration et la normalisation au sein de l’industrie ferroviaire, en s’appuyant sur des technologies open source» et «à relever les défis numériques des transports ferroviaires, à promouvoir l’interopérabilité entre les systèmes nationaux et à éviter la dépendance vis-à-vis des fournisseurs (vendor lock-in)». Il cite en particulier Jochen Decker, CIO de la CFF, et Nicole Göbel, CEO de DB Systel, filiale numérique de la Deutsche Bahn, présents à la conférence Hamburger IT Strategie la semaine dernière.

Une convention entre l’INRAE et La Ferme digitale

Annoncé lors du Salon de l’agriculture, le projet GAIA porté par La Ferme digitale, en collaboration avec OSFarm, INRAE [l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement], l’ACTA et d’autres acteurs publics et privés, «vise à démocratiser l’usage de l’intelligence artificielle dans le monde agricole».

«L’objectif de GAIA est de concevoir un outil collaboratif de génération d’agents IA spécialisés en agriculture, reposant sur un socle open source. L’objectif est de fournir un kit combinant logiciels et données pour faciliter l’émergence de nouveaux agents IA, l’équivalent d’assistants virtuels intelligents au service des agriculteurs, favorisant ainsi l’interopérabilité et l’accessibilité des données agricoles.» Le projet prévoir «un socle de communs numériques open source, intégrant des modèles spécifiques aux enjeux agricoles et agroalimentaires. L’objectif est de fluidifier l’échange et l’exploitation des données agricoles entre acteurs du secteur.»

La Ferme digitale est une association qui a pour objectif de «promouvoir l’innovation et le numérique pour une agriculture performante, durable et citoyenne». OSFarm, créé en 2024, est un collectif d’entreprises, d’institutions et de particuliers qui souhaite développer un «écosystème de solutions ouvertes pour le monde agricole».

Une intelligence artificielle libre est-elle possible?

En ces temps où on parle d’IA à toutes les sauces et où le terme «open source», encore plus équivoque ici que d’habitude, y est souvent accolé, un essai (et des commentaires) sur ce sujet dans le toujours utile Linuxfr. Extrait de sa conclusion:

«En définitive, cher lecteur qui ne développes pas d’IA, je t’invite surtout à te demander: qu’attends-tu d’une IA? Qu’entends-tu quand on te parle d’IA libre? Plus fondamentalement, l’IA serait-elle un des rares domaines où il existe une distinction pratique entre libre et Open Source? Il n’y a pas de façon simple de faire une IA libre, il n’y a peut-être pas de façon du tout. Mais le principe du libre, c’est que c’est à l’utilisateur in fine de prendre ses décisions, et les responsabilités qui vont avec.»

Lire aussi

La SNCF et l’Europe dans le train du logiciel libre – 11 janvier 2025

Elon Musk contre Wikipédia – 5 janvier 2025

Pourquoi l’open source est le berceau de l’intelligence artificielle – 22 septembre 2023

Ekylibre: le logiciel libre pousse aussi chez les agriculteurs – 13 mars 2016



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