L’intelligence artificielle aurait un impact positif sur l’emploi, à condition de faire l’objet de négociations spécifiques, selon un rapport

« Y aura-t-il suffisamment de travail pour tout le monde dans quelques années ? »


L’intelligence artificielle (IA) devrait avoir un impact positif sur l’emploi, mais il faut se préparer à la disparition de certains métiers et anticiper la transformation de tous les autres : telles sont les conclusions de la Commission de l’intelligence artificielle sur l’avenir du marché du travail, dans son rapport rendu au président, Emmanuel Macron, mercredi 13 mars.

Pour dresser ce constat globalement rassurant, les experts s’appuient en particulier sur une étude menée à partir de données de l’Insee. Elle conclut que le nombre d’emplois total des entreprises observées augmente plus vite dans les 321 ayant adopté des systèmes d’IA entre 2018 et 2020 que dans les 897 autres n’ayant rien mis en place sur ce plan. Le choix de ces solutions technologiques a en effet permis de développer de nouveaux métiers, dont l’existence n’était pas envisagée dans l’entreprise avant 2018.

Par ailleurs, pour certaines fonctions, l’impact sur la productivité est tel qu’il devance largement un potentiel « effet d’éviction », soit la suppression de certains postes. C’est aussi ce que montre une étude du Bureau national de recherche économique américain, qui a étudié la mise à disposition d’un outil d’IA aidant les employés du service clients d’une entreprise à répondre aux demandes, grâce à un tchat proposant des réponses automatiques : les employés y ayant accès ont vu leur productivité croître de 25 %.

Problématique sociale

« Les emplois directement remplaçables par l’IA ne représenteraient que 5 % des emplois d’un pays comme la France », établit le rapport. Cependant, toute la littérature scientifique ne partage pas le même optimisme : selon une analyse menée en janvier par le professeur à HEC Antonin Bergeaud, l’automatisation concerne environ 20 % des travailleurs. Les métiers de secrétaires, de comptables et de télévendeurs, à la fois fortement exposés à l’IA et qui comportent peu de tâches complexes, sont les plus menacés.

Sans être remplacé, le travail d’une majorité de salariés sera, malgré tout, concerné. Selon les études, une part variable des emplois sont partiellement concernés par l’automatisation. Face à ces résultats divergents, la commission recommande d’investir davantage dans la recherche sur les conséquences de l’IA sur l’emploi. Faute de recul, les effets spécifiques de l’IA générative, démocratisée à la fin de 2022, sont presque inconnus.

Pour répondre à l’« obsolescence programmée » de certaines compétences, la formation est érigée en enjeu majeur par la commission. Les experts préconisent d’investir 200 millions d’euros sur cinq ans pour renforcer l’offre et les modalités de formation professionnelle, par le biais des outils de sensibilisation, notamment à destination des demandeurs d’emploi.

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