Adoptant la taille « slim », les cartes SIM physiques n’ont cessé de rétrécir avec le temps, passant au format mini, micro puis nano, jusqu’à devenir virtuelles. L’eSIM (embedded SIM), est directement soudée dans une carte de circuit imprimé du smartphone. Non seulement cette carte SIM embarquée tient une place restreinte, mais il est possible de l’administrer à distance sans manipulation physique.
Thales et Qualcomm proposent d’aller un pas plus loin dans la virtualisation en présentant, au dernier Mobile World Congress, l’iSIM (integrated SIM). « Une première mondiale. » Plus besoin de circuit dédié, elle s’intègre directement dans le processeur de l’appareil, soit le SoC (pour « System on Chip »).
Dévoilée il y a plus d’un an, cette carte SIM intégrée est certifiée par la GSMA, l’association mondiale pour l’industrie des communications mobiles, et repose la plateforme mobile Snapdragon 8 Gen 2 de Qualcomm. L’iSIM viendra conforter le développement de l’eSIM, dont elle se présente comme le digne successeur.
Selon le cabinet d’études ABI Research, 293 millions de smartphones compatibles eSIM ont été vendus en 2022, un chiffre appelé à atteindre les 515 millions d’unités d’ici 2027. Ce marché est dopé par le lancement de la gamme de smartphones iPhone 14 qui intègrent la technologie eSIM mais, pour l’heure, sur le seul marché américain.
Une remise en cause du modèle des opérateurs
L’essor de ces cartes SIM virtuelles bouleverse l’ordre établi dans le monde des télécoms, puisqu’elles peuvent être reliées à n’importe quel opérateur de réseau mobile. L’opérateur perd ainsi le lien « physique », incarné par la carte SIM, qui le reliait à son abonné et lui permettait de pousser des offres dédiées.
Le client n’a plus à se rendre en boutique ou à téléphoner à son opérateur pour activer ou modifier les informations SIM de son appareil. Dans le cadre du roaming, il peut choisir plus aisément l’opérateur local le mieux disant, au-delà de l’opérateur partenaire qui lui est proposé. Il peut aussi s’abonner à plusieurs opérateurs sans avoir à changer de carte SIM pour basculer d’un réseau à l’autre.
Comme l’eSIM, l’iSIM présente une sécurité accrue en fournissant un coffre-fort pour stocker les informations d’identification d’un abonnement. Les cartes SIM physiques peuvent, elles, être retirées, perdues ou volées, offrant ainsi la possibilité d’accéder au réseau cellulaire de l’abonné. Cette vulnérabilité entraîne des violations de données potentiellement sensibles.
Un encombrement moindre et une batterie moins sollicitée
Selon Thales, l’iSIM offre deux avantages supplémentaires à l’eSIM. D’une part, elle économise de l’espace (moins de 1 mm2 contre 2,6 mm2) en éliminant la nécessité d’avoir un composant dédié à l’intérieur du terminal connecté. D’autre part, l’iSIM consomme beaucoup moins d’énergie que l’eSIM.
Ces deux atouts lui ouvrent la voie de l’internet des objets. Avec l’iSIM, les fabricants pourront créer des objets connectés plus petits et compacts. Moins énergivore, la carte intégrée prolonge aussi la durée de vie de leur batterie. Ces avantages pourraient séduire le monde industriel qui fait un recours croissant aux capteurs machine-to-machine (M2M).
En ce qui concerne le marché grand public, Thales prévoit que l’iSIM sera d’abord disponible dans les smartphones, les montres connectées et autres « wearables » haut de gamme avant de se généraliser dans les segments d’entrée et de milieu de gamme. D’ici 2025, 488 millions d’appareils grand public et IoT conformes à l’iSIM pourraient être mis en circulation dans le monde.
(function(d, s, id) { var js, fjs = d.getElementsByTagName(s)[0]; if (d.getElementById(id)) return; js = d.createElement(s); js.id = id; js.src = "//connect.facebook.net/fr_FR/all.js#appId=243265768935&xfbml=1"; fjs.parentNode.insertBefore(js, fjs); }(document, 'script', 'facebook-jssdk'));