L’une des solutions pour se débarrasser d’un satellite peut passer par une missile anti-satellite (ASAT) qui pulvérisera l’engin encombrant ou trop curieux. Toutefois, cela se fera en projetant des milliers de débris de toute taille qui pollueront pendant des dizaines d’années les orbites terrestres proches.
Un exemple en a été donné en 2021 avec le tir d’un missile ayant détruit un ancien satellite russe, créant un nuage de débris de 1800 éléments suivis (et une quantité d’autres trop petits pour un tracking) qui avait généré plus tard une alerte obligeant les astronautes de la Station spatiale internationale (ISS) à se mettre préventivement à l’abri.
Le tir d’armes ASAT peut ainsi créer de sérieux problèmes pour l’accès futur aux orbites basses terrestres. Dans ces conditions, un appel à cesser ce type d’essai a été lancé ces dernières années.
La fin des tests ASAT en Europe
Les Etats-Unis ont annoncé en 2022 leur intention de ne plus procéder aux essais d’armes ASAT (après y avoir eu largement recours) et poussent les autres nations à prendre de semblables engagements.
L’Union européenne, au nom des 27 Etats-membres, vient de valider à son tour l’engagement de ne pratiquer de tests d’armes ASAT en amont de la réunion d’un groupe de travail des Nations Unies sur le thème de la réduction des menaces spatiales.
« Les Etats membres de l’Union européenne s’engagent à ne pas mener de tests destructifs de missiles anti-satellite en ascension directe« , indique le document qui précise que cette mesure est autant un moyen de ne pas polluer davantage l’espace proche de la Terre qu’une façon de limiter la course à l’armement spatial.
La question ASAT n’est pas la seule problématique
Mais il ne s’agit encore que de décisions individuelles de nations ou de groupes de nations (la France l’avait fait fin 2022, peu après l’annonce des Etats-Unis). Pour qu’un arrêt des tests d’armes ASAT devienne généralisé, il faudrait qu’un grand nombre de pays s’y engage, mettant ainsi la pression sur les récalcitrants.
On n’y est pas encore, soulignent certains observateurs, d’autant plus que d’autres freins doivent encore être levés comme la prolifération des armes dans l’espace. Par ailleurs, les missiles anti-satellites ne sont pas les seuls moyens pour neutraliser un engin spatial.
Derrière ces questions se profilent des enjeux géostratégiques avec des postures en fonction des capacités techniques et militaires des nations impliquées, les conduisant à accepter ou refuser plus ou moins facilement les propositions de positions communes.