menace cyber, Europe, IA et droit d …

open-source_panneau



Menace cyber: la nécessité du logiciel libre

Le Conseil National du Logiciel Libre (CNLL), représentant des entreprises de la filière du logiciel libre et du numérique ouvert en France, réagit «à la publication du rapport d’activité 2024 de Cybermalveillance.gouv.fr, dont il est membre fondateur au sein du GIP ACYMA. Les tendances révélées par ce rapport confirment une intensification et une diversification préoccupantes de la menace cyber, soulignant plus que jamais l’urgence de renforcer notre résilience collective et notre souveraineté numérique. (…) Face à la prédominance de l’hameçonnage, à la multiplication des violations massives de données personnelles et à la persistance des rançongiciels et piratages de comptes, le CNLL réaffirme sa conviction: le logiciel libre est un levier stratégique indispensable pour bâtir une cybersécurité robuste et reconquérir notre souveraineté numérique.»

Stefane Fermigier, coprésident du CNLL, déclare: « Pour répondre à ces menaces qui se complexifient et se diffusent, l’ouverture, la transparence et l’auditabilité offertes par le logiciel libre, combinés à des processus de développement robustes et une montée en compétences généralisée, sont autant d’atouts pour maîtriser nos infrastructures critiques, protéger nos données et garantir notre autonomie stratégique. »

«Nous appelons les décideurs publics et privés à accélérer l’adoption de stratégies numériques fondées sur le logiciel libre et les standards ouverts. C’est en faisant le choix de la transparence, de la collaboration et de l’indépendance technologique que la France et l’Europe pourront efficacement faire face aux cybermenaces actuelles et futures, tout en stimulant l’innovation et la croissance économique de leurs propres écosystèmes numériques.»

«Utiliser l’argent des Européens en Europe»

C’est le titre d’une interview de l’économiste David Cayla dans L’Humanité du 17 mars (en ligne le 14 mars, accès abonnés) après les menaces tonitruantes de Donald Trump à coups de droits de douane. «Pour y faire face, il ne faut pas seulement se défendre, mais remettre en question le dogme du libre-échange européen», affirme le quotidien. Ce passage de l’entretien concerne plus particulièrement les logiciels libres:
«Dans le rapport Draghi, souvent cité, qui suggère que l’Union devrait consacrer annuellement 750 à 800 milliards d’euros supplémentaires au soutien à l’investissement, en particulier dans le numérique, il manque cette logique de souveraineté. Par exemple, on pourrait dire qu’on abandonne les Gafam dans les administrations publiques pour n’utiliser que du logiciel libre. Car les États-Unis nous font payer très cher l’usage de leurs outils numériques.»

IA et droit d’auteur: un appel de Wikimédia France, Creative Commons et d’autres

En amont d’une table ronde sur l’intelligence artificielle et le droit d’auteur à l’Assemblée nationale, plusieurs organisations et associations à but non lucratif demandaient à participer aux échanges. Cette tribune publiée par Actualitté est cosignée par Communia, Creative Commons,
Creative Commons France (qui s’est fait piquer son nom de domaine, au passage), Knowledge Rights 21, Open Knowledge France (Ma Dada), Renaissance Numérique et Wikimédia France. Leur texte collectif explique notamment:

«Alors que nous constatons la présence de nombreuses organisations de gestion collective, représentant une vision unique et partiale du droit d’auteur, nous regrettons l’absence d’organisations représentatives des droits des usagers, d’organisations autour des communs numériques ainsi que des industries, opératrices de systèmes d’intelligence artificielle. Nous pensons qu’un débat ne pourra être fructueux qu’avec un véritable engagement des différents représentants.

À cet égard, les institutions et associations autour des communs des savoirs telles que Bibliothèques, Musées, Archives, Universités, Centres de recherche, organisations de protection du Domaine Public et des biens communs numériques, sont également des acteurs incontournables dans ces discussions. Ces organisations conservent et permettent le partage des données publiques importantes, et qui sont notamment utilisées dans les projets Wikipédia et Wikidata avec les licences Creative Commons, une des ressources principales dans le développement des systèmes d’intelligence artificielle et des LLMs (Large Language Models). Ces organisations disposent d’une perspective privilégiée dans le débat sur l’IA, le droit d’auteur et la découvrabilité des contenus. (…)

Il est nécessaire d’assurer notamment la protection de ces exceptions et limitations du droit d’auteur dans l’écosystème numérique, telles qu’elles sont ancrées dans la législation européenne actuellement en vigueur sur le droit d’auteur et les droits voisins dans le marché unique numérique et ainsi éviter une nouvelle enclosure des données, des savoirs, des ressources et des informations.»

A lire la présentation de la table ronde à l’Assemblée, le 19 mars, cet appel est resté lettre morte au moins pour celle-là. Espérons que les députés la joueront davantage pluraliste à l’avenir…

Disparition de Betty Webb, déchiffreuse de la Seconde Guerre mondiale

Elle a reçu la Légion d’honneur en 2021, et auparavant, en 2015, elle avait été faite membre de l’Empire britannique (MBE): Charlotte Webb, dite Betty Webb, avait rejoint en 1941, à 18 ans, l’équipe de décryptage de Bletchley Park – dont un membre deviendra bien plus tard le plus célèbre, Alan Turing. Elle a ainsi participé au déchiffrage des messages de l’Axe, dont la fameuse machine Enigma des nazis. Interviewée en 2020 par le National Geographic, elle expliquait comment elle a travaillé sur des messages interceptés allemands (elle était germanophone) et japonais. Betty Webb vient de mourir, à 101 ans («elle est morte en binaire», a souri un commentaire sur Bluesky).

Son décès a été annoncé par la Women’s Royal Army Corps Association (WRAC, dont elle était membre): «Betty a inspiré les femmes de l’armée pendant des décennies et nous continuerons d’être fières de son service pendant la Seconde Guerre mondiale et au-delà, et en tant que championne des femmes vétérans.» Après son travail à Bletchley Park, elle a participé au déchiffrage des codes japonais au Pentagone. Jusqu’en 1975, elle n’avait pas le droit de dire quoi que ce soit de son activité dans l’équipe de décodeurs britanniques. Elle a ensuite écrit ses mémoires.

Lire aussi

L’Union européenne et la France prêts à taxer les services numériques américains – 3 avril 2025

Contrats Microsoft à l’Éducation nationale et Polytechnique: les protestations continuent – 30 mars 2025

Meta attaqué en justice en France sur le droit d’auteur et l’IA – 13 mars 2025

Alan Turing, héros de guerre et génie informatique, bientôt « pardonné » à titre posthume – 20 juillet 2013



Source link

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.