Tout est relatif. Meta s’offrait en Bourse un saut de plus de 20 % lors des échanges électroniques après la clôture, mercredi 1er février. La raison d’un tel rebond ? La maison mère de Facebook, d’Instagram et de WhatsApp a publié des résultats un peu moins mauvais que ce que prévoyaient les analystes financiers. Le chiffre d’affaires du quatrième trimestre 2022 n’a baissé « que » de 4 % par rapport à l’année précédente, à 32,2 milliards de dollars (29,3 milliards d’euros).
Le nombre d’utilisateurs actifs quotidiens de la plate-forme Facebook a passé la barre des 2 milliards, un chiffre « bien meilleur qu’on ne le craignait », a salué, sur Twitter, Dan Ives. L’analyste de la banque Wedbush Securities n’a toutefois pas manqué de signaler au passage que « l’ambiance haussière » retrouvée était aussi due au ralentissement de la remontée des taux d’intérêt décidée le même jour par la banque centrale américaine. Et à l’annonce par Meta d’un rachat d’actions à hauteur de 40 milliards de dollars, une technique utilisée par les entreprises pour soutenir leur cours de Bourse…
Au-delà de ces fluctuations boursières, la situation de l’entreprise reste tendue. Une spirale négative s’est enclenchée après que Meta a annoncé, pour la première fois, une baisse du nombre d’utilisateurs quotidiens de Facebook en février 2022, puis de son chiffre d’affaires global en juillet. Malgré une stabilisation du rythme de la chute en fin d’année, 2022 restera une année charnière, avec des revenus en recul de 1 %, à 118 milliards de dollars.
Le fondateur, Mark Zuckerberg, a reconnu ce tournant historique : « Après [une croissance] pendant dix-huit ans à un rythme de 20 % ou 30 % par an, les choses ont changé de façon assez marquée cette année. C’est une assez grosse descente. Je ne pense pas que cela va continuer, mais les choses ne vont pas non redevenir comme elles étaient avant », a-t-il expliqué aux analystes. Pour tenter de rassurer, il a promis une « année de l’efficacité ».
Ajustements sous la pression des marchés
Pour expliquer la chute du bénéfice – en baisse de 55 %, à 4,7 milliards de dollars, au dernier trimestre 2022, et de 41 %, à 23 milliards, en 2022 –, Meta a invoqué 4,2 milliards de dollars de coûts de restructuration en fin d’année. Ceux-ci seraient liés aux 11 000 licenciements (13 % des effectifs) annoncés début novembre 2022, mais aussi à d’autres mesures d’économies : réduction des surfaces de bureaux, ralentissement des investissements et restructuration des centres de données…
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