Image : NASA.
La NASA a mené à bien sa toute première tentative de déplacement d’un astéroïde dans le cadre de sa stratégie de défense planétaire.
La sonde DART (Double Asteroid Redirection Test) a visé Dimorphos, un petit astéroïde en forme d’œuf qui était en orbite autour de Didymos, beaucoup plus grand. Aucun de ces deux astéroïdes ne représentait une menace pour la Terre, mais la NASA a utilisé DART pour démontrer qu’il était possible de frapper un astéroïde comme Dimorphos si elle venait à découvrir un corps similaire sur la trajectoire de la Terre.
Pour Bill Nelson, administrateur de la NASA, « la réalité a rejoint la science-fiction » lorsque l’agence spatiale a démontré qu’il existait réellement « un moyen de protéger la Terre ».
Dévier la trajectoire
La sonde Dart a percuté Dimorphos à 19h14 EDT (1h14 heure française), selon le contrôle de mission de DART au Laboratoire de physique appliquée Johns Hopkins à Laurel, dans le Maryland, qui gère la stratégie de défense planétaire de la NASA.
La sonde a été détruite après que l’impact a réussi. Il s’agit maintenant de découvrir dans quelle mesure elle a modifié l’orbite de Dimorphos autour de Didymos.
L’impact devait raccourcir l’orbite de Dimorphos d’environ 1 %, soit à peu près 10 minutes. La NASA veut maintenant mesurer précisément de combien l’astéroïde a été dévié.
Un exploit technique
L’impact sur Dimorphos a été un exploit technique en soi. DART, un engin spatial de la taille d’une petite voiture, ne pèse que 570 kilogrammes. Il s’est dirigé vers sa cible à une vitesse d’environ 22 530 km/h. Il a été lancé le 24 novembre 2021.
Dimorphos et Didymos se trouvent à environ 11 millions de kilomètres de la Terre. Le premier a un diamètre de 160 mètres environ, tandis que le second a un diamètre de 780 mètres. Pour vous donner une idée, sa circonférence correspond à plus du double de la hauteur de la Tour Eiffel (qui est d’environ 300 mètres).
Les dernières secondes de la séquence prise par la caméra DRACO de l’EICC montrent qu’elle dépasse Didymos, en forme d’igname, et se dirige directement vers Dimorphos, dont la surface rocheuse remplit le champ de vision avant que la caméra ne s’éteigne. Les grandes antennes de l’EICC ont permis à la DRACO de transmettre les images en direct vers la Terre.
Mission accomplie ?
Pour Carolyn Ernst, spécialiste du DART DRACO au laboratoire de physique appliquée Johns Hopkins, Dimorphos est un astéroïde « étonnant » et « terriblement ovoïde ».
« Une fois que nous avons vu Dimorphos, je pense que l’équipe a été convaincue que nous allions le toucher », raconte Mark Jensenius, ingénieur chargé du guidage des navires intelligents DART au même laboratoire.
La NASA doit encore déterminer si la cible a été atteinte. Néanmoins, l’agence a déjà annoncé que l’exercice était un succès, et que cela devrait rassurer les habitants de la planète.
Réponse dans quelques mois
« Nous étions à environ 17 mètres, ce qui nous a permis de nous approcher de très près, et nous aurons une meilleure idée de notre position grâce aux images d’impact que l’équipe d’enquête va analyser pendant un certain temps », explique Lena Adams, ingénieur des systèmes de mission du DART.
Cette dernière précise qu’il faudra probablement quelques mois pour obtenir une image claire de l’ampleur du changement d’orbite de Dimorphos dû à l’impact.
« Je pense définitivement que, pour autant que nous puissions le dire, notre premier test de défense planétaire a été un succès et je pense que nous pouvons l’applaudir. Oui, je pense que les Terriens devraient mieux dormir – en tout cas, ça sera mon cas », rassure-t-elle néanmoins.
En attendant les images
La caméra DRACO de DART n’est plus en service, mais 15 jours avant l’impact, elle a déployé le Light Italian CubeSat for Imaging of Asteroids (LICIACube) de l’Agence spatiale italienne.
Cette caméra a été utilisée pour capturer des images de l’impact de DART et du nuage de matière éjecté par l’astéroïde. Elle fournira des images montrant l’effet de la collision, ce qui aidera les chercheurs à déterminer l’efficacité d’une collision avec l’astéroïde pour le dévier.
LICIACube étant dépourvu d’antennes, les images seront transmises à la Terre une par une dans les semaines à venir, précise la NASA.
Source : ZDNet.com
(function(d, s, id) { var js, fjs = d.getElementsByTagName(s)[0]; if (d.getElementById(id)) return; js = d.createElement(s); js.id = id; js.src = "//connect.facebook.net/fr_FR/all.js#appId=243265768935&xfbml=1"; fjs.parentNode.insertBefore(js, fjs); }(document, 'script', 'facebook-jssdk'));