Nightreign », sérénade à trois joueurs

Nightreign », sérénade à trois joueurs


Rien ne se perd, tout se transforme. Le studio FromSoftware a établi sa réputation d’orfèvre grâce à des jeux exigeants et essentiellement solitaires. Nous y arpentons à pas de loup les ruines d’un monde hostile, caressant l’espoir que nos morts répétées ne soient pas vaines et serviront à dépasser nos limites. Cette formule au succès croissant – clé de voûte d’un genre à part entière, celui dit des « Souls » – atteint son comble en 2022 avec le jeu en monde ouvert Elden Ring (plus de 30 millions d’exemplaires écoulés à ce jour).

Pour FromSoftware, Elden Ring est aussi l’aboutissement d’années de recyclages rentables. En effet, la politique créative de ce studio de taille moyenne est fondée sur l’optimisation des ressources. Chacun de ses nouveaux jeux est un rejeton du précédent : les mêmes modèles de personnages, décors, objets, animations, et systèmes de jeu sont fréquemment repris, avec juste ce qu’il faut d’innovation pour faire évoluer une recette âpre mais distinguée.

Elden Ring : Nightreign, qui paraît vendredi 30 mai sur PlayStation, Xbox et PC, pousse cette économie à l’extrême tout en opérant une rupture ludique. La quasi-intégralité des composantes du jeu provient d’Elden Ring ou, à quelques occasions, de la série Dark Souls, du même studio. Mais à la précautionneuse progression des Souls, Nightreign substitue une mobilité sans contraintes et met en scène une course effrénée contre la montre.

Cette fois, l’aventure se joue en ligne à trois coéquipiers (bien qu’il soit possible, à condition d’être prêt à affronter un défi à la difficulté démesurée, de lancer des parties en solitaire). Addictif en diable, le jeu condense la montée en puissance et en niveaux du personnage de jeu de rôle, d’ordinaire étalée sur plusieurs dizaines d’heures, au sein de parties ne dépassant pas quarante-cinq minutes.

Au début de chaque partie, les joueurs choisissent entre huit classes de personnages aux capacités distinctives et aux styles de jeu complémentaires.

En début d’expédition, un faucon spectral vous dépose avec votre escouade à l’une des extrémités du territoire circulaire de Limveld. Au centre : un château fort adossé à un étang lugubre. Vous foncez en spirales à travers les champs mornes, les cathédrales béantes, les ruines hantées, les mines et les autres recoins hasardeux de cette carte que vous connaissez vite comme votre poche.

Fuite en avant contre l’adversité

Vous fixez vous-mêmes les objectifs : terrasser le golem sur les remparts ou tuer l’abomination terrée dans les geôles ? Piller une dague empoisonnée ou une hallebarde de feu ? Courir déterrer une pierre de forge ou attraper une fiole de soin dans l’église abandonnée ? Rapidement, ces choix se muent en réflexes tandis qu’une routine s’installe, cimentée par l’entente entre vos camarades et vous-mêmes.

La nécessité de vous presser à renforcer votre personnage s’explique par l’arrivée de la nuit, symbolisée par un anneau de flammes bleues qui rogne progressivement la carte et vous enserre dans l’une de ses zones. Il vous faut d’abord occire un ennemi majeur : en cas de succès, une nouvelle journée de quêtes et de batailles chaotiques peut commencer, suivie d’une deuxième nuit.

A l’instar des « battle royale » telles que « Fortnite », le terrain de jeu se réduit au fil de la partie. Une mort certaine vous attend si vous vous aventurez trop loin dans la nuit.

Ce n’est qu’à l’issue du troisième jour que vous affronterez, parmi les dunes cendrées d’une arène géante, l’un des huit seigneurs nocturnes de Nightreign. Ces « boss » charismatiques et inédits sont le point d’orgue du jeu, la culmination du savoir-faire de FromSoftware ainsi que l’ultime test pour votre équipe. Que vous soyez victorieux ou que vous périssiez (parfois d’un cheveu), vous aurez assurément à cœur de repartir aussitôt.

Au fil de ces trois jours sans fin, Nightreign distille une myriade de surprises. Là, un pic enneigé ou une ville fantôme font soudain leur apparition, ici un boss revanchard qui envahit soudain la partie tandis que le ciel se pare d’une teinte surnaturelle…

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Et que dire des trouvailles mises au jour par les joueurs eux-mêmes ? Unis contre une difficulté implacable, vous échangez secrets et rumeurs, conseils pratiques et hypothèses, échafaudant des stratégies pour repousser temporairement le règne de la nuit. C’est alors que ce tout petit territoire, constitué de restes d’anciens jeux et que vous pensiez connaître par cœur, s’ouvre en un océan de possibilités.

L’avis de Pixels en bref

On a aimé :

  • un concept original et accrocheur, né d’un recyclage génial d’Elden Ring.

On n’a pas aimé :

  • devoir utiliser des applications de chat vocal externes pour communiquer.

C’est plutôt pour vous si…

  • vous avez les Souls dans la peau et que votre devise est : « On vit ensemble, on meurt ensemble. »

Ce n’est plutôt pas pour vous si…

  • vous n’êtes pas familier des combats rugueux d’Elden Ring, ou qu’il vous manque deux partenaires de jeu – vous pourrez cependant en trouver en chemin.

La note de Pixels :

  • 7 seigneurs nocturnes abattus sur 8.



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