En achetant la Nintendo Switch 2, tous les joueurs ne sont pas logés à la même enseigne. Un détail, caché dans les profondeurs des conditions d’utilisation que personne ne lit jamais, vient de révéler une différence de traitement radicale. Selon que vous viviez en Europe ou aux États-Unis, la sanction en cas de piratage ne sera pas du tout la même. Et pour une fois, les joueurs européens sont bien mieux protégés.
Quelle est cette différence de traitement entre les joueurs ?
La différence est simple, mais elle change tout. Aux États-Unis, le contrat de licence de Nintendo est sans pitié. Le texte autorise l’entreprise, en cas de modification non autorisée ou de piratage, à rendre la console « définitivement inutilisable, en tout ou en partie ». En clair, Nintendo se donne le droit de « bricker » votre machine à distance, la transformant en un presse-papier de plusieurs centaines d’euros. Une sanction ultime. Mais en Europe, ce scénario est impossible.
Pourquoi Nintendo n’a-t-il pas le droit de bloquer les consoles en Europe ?
La raison est purement juridique. Le cadre légal européen protège bien plus les droits des consommateurs et le droit de propriété. La loi en Europe considère que rendre un appareil, que vous avez acheté et qui vous appartient, totalement inutilisable à cause d’une infraction logicielle est une mesure « excessive et illégale ». Nintendo ne peut donc pas s’arroger ce droit. C’est un point fondamental : votre console est votre propriété, et le fabricant ne peut pas la détruire numériquement, même si vous enfreignez les règles d’utilisation de ses logiciels.
Concrètement, qu’est-ce que cela change pour les joueurs européens ?
Pour un joueur en France ou ailleurs en Europe, le risque maximal en cas de piratage est de voir le jeu ou le service en ligne concerné devenir inutilisable. Nintendo peut bloquer l’accès au logiciel piraté, mais il n’a absolument pas le droit de toucher au fonctionnement de la console elle-même. Pour un joueur américain, le risque est de perdre purement et simplement sa Nintendo Switch 2. Cette différence ne signifie pas que le piratage est toléré en Europe, mais simplement que la sanction est jugée plus proportionnée : elle vise le contenu illicite, et non le contenant que vous avez légalement acheté.
Les réponses à vos questions
« Bricker » une console, ça veut dire quoi ?
C’est un terme issu du jargon des joueurs, qui vient de l’anglais « brick » (brique). « Bricker » une console signifie la rendre complètement inopérante suite à une action du fabricant ou une mauvaise manipulation. L’appareil devient alors aussi utile qu’une brique.
Qu’est-ce qu’un EULA ?
C’sest l’acronyme de « End-User License Agreement », ou « Contrat de Licence Utilisateur Final » en français. C’est le long document juridique que l’on accepte, souvent sans le lire, en utilisant une console ou un logiciel, et qui définit les droits et les devoirs de chacun.
Cette protection est-elle spécifique à Nintendo ?
Non. Bien que l’analyse ait été faite sur les contrats de la Nintendo Switch 2, le principe de protection du consommateur qui interdit de rendre un bien matériel inutilisable est une base du droit européen. Il s’applique donc de manière générale et ne se limite pas à Nintendo.