Numérique en France : 2024 sera moins bon que prévu

Numérique en France : 2024 sera moins bon que prévu


Certains secteurs s’en contenteraient mais pas la filière du numérique. Porté par une croissance continue depuis 15 ans, le marché numérique français connaît un léger ralentissement. Selon la dernière enquête semestrielle réalisée avec le cabinet d’études PAC, Numeum revoit ses prévisions à la baisse pour l’année en cours.

Le syndicat, qui fédère les Entreprises de services du numérique (ESN), les éditeurs, les plateformes cloud et les sociétés d’Ingénierie et de conseil en technologies (ICT), envisage désormais une croissance de 5 % en 2024 pour l’ensemble du secteur contre 5,8 % précédemment. Pour rappel, le marché avait progressé de 6,5 % en 2023.

Ce sont surtout les ESN et les ICT qui devraient faire les frais de ce ralentissement avec des croissances respectives de 2,1 % et 3,4 % contre 4,1 % et 5,5 % en 2023. Les éditeurs et les plateformes cloud se portent , eux, beaucoup mieux avec progression de 9,6 % contre 10,3 % l’an dernier.

Quel sera l’impact de la dissolution ?

Le niveau des carnets de commandes des sociétés de services est, en effet, particulièrement sensible aux aléas économiques et au contexte géopolitique. L’inflation, la guerre en Ukraine, le conflit israélo-palestinien et maintenant les risques d’une crise politique majeure en France sont autant de facteurs pouvant freiner ou geler des investissements privés et publics dans le numérique.

« Numeum et ses adhérents demeurent vigilants face au contexte post-dissolution, qui pourrait avoir des répercussions sur l’activité de nos entreprises, notamment en ce qui concerne les marchés publics », avertit Véronique Torner, présidente depuis un an de Numeum.

En termes de répartition du chiffre d’affaires, les ESN s’accaparent près de la moitié (49,8 %) de ce marché du numérique évalué à 70,4 milliards d’euros. Viennent ensuite les éditeurs de logiciels et les plateformes cloud (38,7 %) et les activités de conseil en technologie (11,5 %).

Baisse drastique des créations d’emplois

Ce ralentissement a d’ores et déjà un impact sur l’emploi. Les entreprises du numérique ont mené des plans de recrutement plus mesurés en 2023. 7 000 emplois ont été créés l’an dernier contre 47 000 emplois en 2022, année record dans le contexte post-Covid.

Malgré ce ralentissement, « le secteur numérique reste en tension et les besoins en compétences sont toujours importants », notamment dans la sécurité, le cloud et la data. Le turnover témoigne de la forte concurrence entre acteurs du numérique mais aussi avec les DSI. 45% des collaborateurs ayant quitté leur entreprise au cours du premier semestre sont allés chez des clients et 43% chez des concurrents.

L’IA générative, nouvelle source de business

Par le passé, l’écosystème des acteurs du numérique a toutefois montré sa capacité de résilience aux crises. Selon Numeum, il s’appuie sur cinq principaux leviers de croissance. Sans surprise, le cloud (plateformes et services) reste une valeur sûre avec une croissance prévue de 14,2 %.

L’enquête met aussi en avant le big data (+ 16,8 %) et l’engouement actuel atour de l’intelligence artificielle et plus particulièrement de l’IA générative (+ 35,7 %). Pour les entreprises du numérique, l’IA représente une source d’opportunités d’amélioration (70%) et de business (50%). Seuls 9% des acteurs considèrent que l’IA constitue « une forte menace pour l’emploi ».

85 % des entreprises du numérique ont intégré l’IA générative dans leurs processus internes ou vont le faire en 2024. « Si certains domaines comme le développement logiciel, le marketing et le test logiciel sont plus enclins à utiliser l’IA, d’autres fonctions comme les RH, le juridique et la finance explorent son potentiel de manière plus modérée », tempère Numeum dans un communiqué.

Le numérique responsable n’est plus une option

Les deux derniers leviers de croissance ne sont pas dépendants des seules évolutions technologiques. Avec la recrudescence des menaces et de l’évolution réglementaire (NIS 2, Dora, EUCS), le marché de la cybersécurité, évalué à 7 milliards d’euros, devrait progresser de 10,6 % cette année.

Enfin, le numérique responsable, fer de lance du mandat de Véronique Torner, à l’origine de l’initiative Planet Tech’Care, représente déjà un marché de 1,3 milliard d’euros qui devrait bondir de 38 % en 2024. Avec le réchauffement climatique qui s’accélère, réduire les émissions de CO2 du numérique n’est plus une option.

Selon l’enquête réalisée par PAC pour Numeum, 78 % des entreprises du numérique prévoient d’intensifier, en 2024; leurs actions liées au numérique responsable, se concentrant principalement sur les aspects environnementaux. Un enjeu aussi concurrentiel. 80% des acteurs de la filière répondent à des appels d’offres ayant des critères de Responsabilité sociale des entreprises (RSE).

Visuel généré par IA, Microsoft Designer



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