Ce mardi 8 avril, Free surprend le marché en dévoilant, par surprise, une nouvelle Freebox. A la différence de la Freebox Ultra, commercialisée en janvier 2024, qui, comme son nom l’indique, joue la surenchère, la Freebox Pop S va, elle, à l’essentiel. Soit une offre internet très haut débit, sans décodeur TV ni accès à la téléphonie fixe, conjuguant « puissance et simplicité ».
La Freebox Pop S est, en fait, la réplique à l’offre B&You Pure Fibre lancée cinq mois plus tôt, début novembre. La marque low cost de Bouygues Telecom créait alors un nouveau segment de marché en commercialisant une offre 100 % fibre, sans superflu et sans engagement, à 23,99 euros par mois.
Proposé un euro de plus, la nouvelle box de Free entend se démarquer de sa concurrente par ses performances. L’opérateur fondé par Xavier Niel indique être le premier « à inclure le WiFi 7 sur une gamme d’offres fixe aussi large ». Pour sa part, l’offre B&You Pure Fibre s’en tient au WiFi 6E, soit l’avant-dernier standard en date en termes de communications mobiles.
Bataille de certification et de palmarès
En intégrant le WiFi 7 à sa Freebox Pop S, Free entend prendre Bouygues Telecom de vitesse avec des débits à 2,2 Gbit/s, « jusqu’à 2 fois plus rapides que le Wi-Fi 6 ». Cet argumentaire technique et marketing ne peut que raviver la rivalité entre les deux opérateurs. Bouygues Telecom a récemment attaqué en justice Free pour publicité trompeuse au sujet de sa communication sur le WiFi 7. La filiale du groupe de BTP s’estime lésée car il proposerait le « vrai » WiFi 7, certifié par la WiFi Alliance, à la différence de Free.
Autre élément différenciant : l’offre de Free inclut un répéteur WiFi 7, afin de porter le signal puissant dans toutes les pièces du logement. En revanche, les performances côté fibre ne seraient pas égales. Free avance des débits fibre jusqu’à 5 Gbit/s partagés en téléchargement et jusqu’à 900 Mbit/s en envoi tandis que Bouygues Telecom promet jusqu’à 8 Gbit/s en téléchargement et 1 Gbit/s en envoi.
Chaque opérateur s’appuie ensuite sur « son » classement pour affirmer qu’il propose la meilleure expérience utilisateur. Free arrive en tête du palmarès 2025 de la fibre en France réalisé par Zone ADSL&Fibre. Bouygues Telecom rappelle, pour sa part, qu’il a été élu numéro un des connexions WiFi et internet fixe selon le baromètre nPerf datant toutefois de 2023.
La cible : les jeunes abonnés
Vendues exclusivement sur le web, ces deux offres 100 % fibre sont moins chères que les abonnements dits « triple play » dont le prix moyen s’élève à un peu plus de 45 euros. Elles ouvrent un nouveau marché en s’adressant à une clientèle qui souhaite pas d’abonnements au téléphone fixe et à la TV. Avec le développement du mobile et du streaming, les comportements de consommation des Français ont changé, particulièrement chez ceux issus des nouvelles générations Y et Z.
Selon la dernière édition du Baromètre du numérique, seule 74 % de la population est équipée en téléphone fixe, le plus bas niveau enregistré, avec vingt points de moins qu’en 1997. En sept ans, l’usage quotidien du téléphone fixe a été divisé par deux, passant de 27 % à 13 %.
Seuls les écarts liés à l’âge subsistent. Un quart des 70 ans et plus utilise le téléphone fixe tous les jours contre seulement 7 % des 12-17 ans. Il n’y a, en revanche, pas d’écart dans l’utilisation quotidienne du téléphone fixe selon les différents niveaux de diplôme ou de revenus.
De même, le décodeur TV, relié traditionnellement à la box, clignote de plus en plus sans raison. Si le poste de télévision reste le terminal de visionnage le plus fréquent pour 87 % des Français, il ne l’est que pour 55 % des 18-24 ans, les autres lui préférant l’ordinateur (28 %) ou le smartphone (17 %).