Avec 105 millions d’entrées réalisées sur les 9 premiers mois de 2022, l’année ne devrait pas se terminer telle que le CNC l’avait anticipé en milieu d’année, soit 175 millions d’entrées. Cette situation inquiète toute la filière qui cherche comment redynamiser la fréquentation salle. La ministre de la culture a évoqué une campagne média pour redonner envie d’aller voir des films ; les professionnels se sont réunis pour solliciter des états généraux du cinéma.
On peut chercher des explications à la périphérie de la salle : le prix du billet, la surpuissance des plateformes, les changements d’habitude des spectateurs après deux années de pandémie, le ras-le-bol des super héros, le manque de puissance des blockbusters américains.
En effet, depuis plusieurs années, le cinéma américain pèse environ 50% des entrées salles selon les chiffres rendus publics par le CNC. Cette année, à fin septembre, le poids des films américains dans les entrées salles est de 37,9 %, soit moins que le cinéma français (39,6%), le reste des entrées étant réalisés par des films d’autres nationalités (22,5%). Pourtant, 9 places du top 10 France sont occupées par des films américains. En fait ce qui manque, ce sont les films millionnaires, quelle que soit leur nationalité : à fin septembre, le box-office n’a que 20 films à plus d’un million d’entrées salles. Pour atteindre le niveau des années antérieures, il faudrait qu’au cours du dernier trimestre, entre 20 et 30 films soient millionnaires. En 2017, il y en avait eu 52, 42 en 2018 et 51 en 2019. Quand on sait que 70% des films font moins de 100.000 entrées, le défi est de taille.
Pendant que la profession s’inquiète de la santé de nos salles, on constate donc que la situation américaine n’est pas forcément plus brillante : sur les 9 premiers mois de l’année 2022, les salles françaises affichent une croissance de 123% quand le box-office américain ne progresse que de 24%, à 5,6 milliards de dollars de recettes. Preuve que les blockbusters des studios souffrent également sur leur marché domestique. Au rythme actuel, difficile de penser qu’en trois mois le box-office américain puisse remonter à 11 milliards de dollars, le niveau d’avant la pandémie. Tous les espoirs reposent sur « Avatar : la voie de l’eau » pour sauver une année 2022 que tout le monde veut oublier, sans savoir ce que sera 2023.
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