C’est l’idée fixe du président Macron sur l’intelligence artificielle : la France doit s’affirmer comme le leader européen du domaine ainsi que comme un compétiteur crédible face à des rivaux aux poches profondes, les États-Unis et la Chine.
La décision du Forum économique mondial d’implanter à Paris un centre européen d’excellence en IA semble donner du crédit au dirigeant politique. Sa création étant le fruit d’une association avec VivaTech, dont le salon se tient chaque année Porte de Versailles, le choix de Paris devenait toutefois une évidence.
Recherche, startups et IA responsable
Mais quelles seront les missions exactes du centre d’excellence ? « Il sera ouvert aux chercheurs du monde entier, avec pour ambition de développer des liens étroits entre les instituts de recherche européens spécialisés en IA », indique Maurice Lévy, le fondateur de VivaTech et figure de Publicis.
Les académiques ne sont pas les seuls attendus. L’initiative se veut centrée sur l’écosystème européen en IA. En réunissant chercheurs et entreprises du secteur, le centre européen ambitionne d’héberger les développement de solutions d’IA pour l’Europe.
« Il favorisera la recherche transfrontalière, dynamisera les start-up et encouragera une adoption responsable de l’IA dans les entreprises et la société », et cela « tout en stimulant l’innovation et la croissance économique à l’échelle du continent. »
Un centre de plus pour fédérer plus l’écosystème UE
IA inclusive et durable, solutions à impact positif pour tous, amélioration de la productivité et de la compétitivité… Tous les mots clés sont cités, dans la droite ligne du Sommet pour l’IA de Paris organisé par l’Élysée.
Jeremy Jurgens, directeur général du Forum économique mondial, paraît toutefois vouloir assurer du sérieux et de l’œcuménisme de l’initiative conjointe avec l’organisateur d’un salon de référence de l’entrepreneuriat de l’univers Tech.
Ainsi, le centre compte, parmi ses priorités, présenter l’état de l’art de la recherche en IA et ses percées. Il se veut également un maillon de la promotion de l’IA responsable et de la collaboration entre industries ainsi qu’au sein de l’écosystème.
Promotion d’un modèle alternatif sur l’IA
Favoriser les interconnexions et collaborations, l’Europe en a sans doute fortement besoin pour recouvrer une certaine autonomie numérique vis-à-vis des États-Unis et des géants américains de la tech. Le premier levier reste néanmoins la commande privée et publique auprès de ses entreprises d’IA, aujourd’hui très largement captée par les Gafam.
« Une fois lancé, le centre jouera un rôle essentiel dans la promotion de la collaboration paneuropéenne en matière d’IA et mettra en valeur le rôle unique de l’Europe dans la promotion d’un modèle alternatif qui équilibre l’innovation et les droits individuels”, assure Maurice Levy.
Promesse de publicitaire. Il faudra se fier aux actes. Il en va de même pour les promesses politiques.