La concurrence est rude dans l’univers du quantique, y compris entre constructeurs français. Le mois dernier, Alice & Bob présentait la dernière génération de son ordinateur quantique : Belenos et ses 12 qubits photoniques de puissance.
Pasqal, autre référence hexagonale du secteur, affiche à son tour ses ambitions en dévoilant sa dernière feuille de route.
Au cœur de celle-ci, une stratégie basée sur “trois piliers fondamentaux”. Le premier : le déploiement rapide d’ordinateurs quantiques.
Un QPU de 250 qubits pour l’avantage quantique
Pour y parvenir, la deeptech entend s’appuyer sur la démonstration de l’avantage quantique (QA) pour des “problématiques industrielles concrètes.” Dans ce but, Pasqal annonce développer un processeur quantique (QPU) de 250 qubits.
Mais qu’est-ce au juste que l’avantage quantique ? La capacité de l’informatique quantique à surpasser le CPU classique sur des tâches données. Les domaines ciblés sont l’optimisation de la logistique, la simulation et la modélisation prédictive.
La démonstration du QA peut contribuer à convaincre de nouveaux clients. Pasqal en est au stade en 2025 des premières installations de processeurs quantiques. Le constructeur équipe de QPU deux centres de calcul, un en France et le second en Allemagne.
La tolérance aux pannes pour déployer
Ces processeurs ne fonctionnent pas isolément. La machine Orion Beta (ou Ruby) de Pasqal est intégrée au sein de centres de calcul haute performance (HPC). Pour la startup, l’avenir du quantique est celui de son hybridation avec les “ordinateurs classiques”.
Mais pour hybrider, encore faut-il déployer plus largement des QPU. Des déploiements à grande échelle sont justement ambitionnés par Pasqal. Il annonce des installations à venir au Canada, au Moyen-Orient, et au centre européen de calcul HPC CINECA.
La réussite dans ce secteur dépend de la démonstration de l’avantage quantique, mais aussi d’améliorations en matière de tolérance aux erreurs. C’est le troisième pilier de Pasqal pour sa feuille de route 2025.
“Faire passer l’informatique quantique à l’échelle nécessite non seulement d’augmenter le nombre de qubits physiques, mais aussi d’améliorer leur fiabilité”, souligne l’entreprise, qui vise 1000 qubits physiques d’ici la fin de l’année (10.000 d’ici 2028).
Orion Gamma à 140 qubits physiques en 2025
Les efforts de Pasqal portent sur l’amélioration des performances des qubits logiques – et pas seulement sur l’augmentation du nombre de qubits physiques. Les qubits logiques sont constitués de plusieurs qubits physiques.
Combinés, ils travaillent “ensemble pour réduire les erreurs, et ainsi garantir des calculs plus stables et plus précis.” La cible pour 2025 est d’atteindre les 2 qubits logiques, puis 20 en 2027, 100 en 2029 et enfin 200 en 2030.
“Cette progression permettra une informatique quantique utile à grande échelle, capable de résoudre des problèmes concrets”, assure Pasqal. Du côté des qubits physiques, la prochaine génération d’ordinateur du fabricant grimpera à “plus de 140 qubits” fin 2025.
Les prochaines itérations sont elles aussi précisées : “Vela en 2027 avec 200+ qubits physiques, Centaurus en 2028, apte à la FTQC précoce [Ndlr : informatique quantique digitale tolérante aux erreurs], et Lyra en 2029, orientée FTQC à fort impact.”