Plongée dans « Dave the Diver », le jeu vidéo à succès de l’été

Plongée dans « Dave the Diver », le jeu vidéo à succès de l’été


A première vue, Dave the Diver ne remportera pas le prix de l’œuvre de sensibilisation écologique. Le jeu vidéo, sorti fin juin sur ordinateur, permet d’incarner Dave, un plongeur invité à explorer le « trou bleu », vaste fosse marine située dans une région imaginaire. Sa mission : y pêcher des poissons et percer les secrets et l’histoire mystérieuse des fonds marins du coin. Quelques heures plus tard, aux commandes de Dave, on aura trucidé des centaines de poissons, détruit les coraux et la flore locale, mais aussi tiré sur des requins au lance-grenades et piégé des monstres marins qui n’ont rien demandé à coups de mines télécommandées.

Si l’on évacue cette dimension, que le jeu tente vaguement de justifier en expliquant que ses personnages se livrent à de la petite pêche raisonnée (avec, certes, un lance-grenades), on se retrouve face à l’un des succès surprises de l’année, porté comme souvent par les nombreux influenceurs qui en ont fait la promotion au moment de sa sortie. Développé par Mintrocket, nouveau studio et propriété du groupe sud-coréen Nexon, Dave the Diver s’est déjà vendu à un million d’exemplaires et accumule les critiques dithyrambiques de la presse.

Le jour, Dave doit plonger dans le « trou bleu » pour en découvrir les espèces, pêcher des poissons avec son harpon et récupérer des matériaux éparpillés dans l’océan. Le soir, il apporte le produit de sa pêche à son ami Bancho, qui tient un restaurant de sushis dans la région et l’aide à faire le service de la nuit : apporter les assiettes ou du thé aux clients, préparer du wasabi, nettoyer le comptoir, etc. Avec la caisse du restaurant, il peut acheter des améliorations pour sa combinaison de plongée ou ses armes, recruter des serveurs… Rien de révolutionnaire jusqu’ici, mais le rythme du jeu fonctionne parfaitement.

Le restaurant de sushis devient très vite une attraction populaire du coin.

Un rythme impeccable

Là où d’autres studios auraient pu se contenter d’un titre assez classique de gestion de restaurant et de pêche, Mintrocket a réussi à insuffler dans Dave the Diver une multitude d’idées souvent absurdes. Très vite, on se retrouve à parier sur des courses d’hippocampes dans un casino englouti, à affronter des braconniers pour sauver un dauphin, à s’essayer à un jeu musical ou encore à affronter un gigantesque requin blanc pour le compte d’une vieille dame souhaitant venger son défunt mari, entre autres situations inattendues.

L’immense force de Dave the Diver vient de sa progression parfaitement calculée. A chaque fois que l’on pense avoir trouvé une routine confortable surgit une nouvelle mécanique à appréhender. C’est ainsi que l’on nous proposera bientôt de cultiver des légumes ou de chasser des hippocampes et des oursins. Les murènes, cachées dans les rochers, nous attaquent la journée sans qu’on puisse rien y faire ? On pourra plonger la nuit, lorsqu’elles sortent enfin la tête de leur habitat.

Le joueur pourrait se noyer devant tant de mécaniques, mais Dave the Diver parvient à trouver le bon équilibre. Surtout, celles-ci sont souvent un moyen d’automatiser les tâches les plus rébarbatives, comme le service des clients, la recherche de certains ingrédients ou encore les arrivages de poissons. Ainsi, l’introduction d’un aquarium, dans lequel on peut faire se reproduire les poissons découverts à différents niveaux de profondeur, permet d’assurer une rentrée constante de viande de poissons déjà connus, pour mieux laisser le joueur s’attaquer à de nouvelles régions, espèces ou menaces. Soulignons au passage que la difficulté n’est jamais frustrante, seuls certains « boss » proposant davantage de défis.

En octobre 2022, dans une première critique du jeu alors disponible en version de travail, le site spécialisé Destructoid affirmait que « seule une catastrophe pourrait faire dérailler ce projet ». A en juger par le jeu disponible aujourd’hui, le trajet s’est déroulé sans encombre. Reste à savoir comment il évoluera : si le contenu actuel permet de s’occuper pendant une grosse trentaine d’heures, il n’est pas exclu qu’il soit encore enrichi après sa sortie, ce qu’a d’ailleurs fortement suggéré le studio.

L’avis de Pixels en bref

On a aimé :

  • une progression parfaite ;
  • un univers absurde ;
  • une « boucle » de jeu addictive.

On n’a pas aimé :

  • Klaus le grand requin blanc ;
  • il faut parfois s’arrêter de jouer pour dormir, manger ou travailler.

C’est plutôt pour vous si…

  • vous préférez les fonds marins sur un écran plutôt qu’en vrai ;
  • vous détestez les jeux de pêche compliqués (ici, on s’embarrasse assez peu d’appâts et de subtilités).

Ce n’est plutôt pas pour vous si…

  • vous n’avez pas d’ordinateur ;
  • vous n’avez pas non plus de Nintendo Switch (une version est en cours de développement).

La note de Pixels :

19 bars sur 20.



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