Pour amadouer Moscou, les Etats-Unis annoncent une suspension de …

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L’Amérique de Donald Trump n’en finit plus de brouiller son jeu. Comme l’a rapporté The Record, le secrétaire à la défense Pete Hegseth a demandé au Cyber Command, l’organisme militaire cyber américain, d’arrêter les opérations cyber offensives contre la Russie.

Un Etat pourtant considéré comme l’un des plus virulents dans le cyber, à l’origine par exemple de la dévastatrice attaque NotPetya. L’Anssi française avait ainsi pointé l’an dernier une “agressivité désinhibée”. Tandis que Microsoft, l’un des fleurons de la tech américaine, a été la cible ces dernières années d’espions tenaces qu’on localise en Russie.

Cet ordre de suspension pourrait viser, relève le New York Times, à attendrir Moscou. Une façon de pousser la Russie à négocier sur l’Ukraine et à envisager une nouvelle relation avec les Etats-Unis.

Ordre flou

Sauf que la portée d’un tel ordre est assez floue: la distinction entre une opération offensive et défensive peut être ténue. De même, le timing de cette suspension n’est pas très clair. Elle ne devrait durer que le temps des négociations, signale le Washington Post. Un timing pas forcément judicieux. En matière d’espionnage, l’accès à d’éventuels réseaux compromis russes, alors que se profilent des négociations incertaines, paraît justement essentiel.

Peu avant l’invasion russe en Ukraine en 2022, des spécialistes du Cyber Command avaient été déployés sur le terrain pour renforcer la défense des infrastructures critiques de Kiev. Avec un certain succès, comme cette détection et la suppression d’un wiper visant le réseau ferroviaire dont on les crédite.

Les militaires américains ont également joué ces dernières années un rôle important dans la collecte d’information sur les groupes de ransomware, bien souvent localisés en Russie. Le US Cyber Command avait également mené des actions d’entrave contre des cibles notoirement liées à la Russie, comme celle contre REvil ou contre le botnet Trickbot.

La Russie oubliée

Dans le même temps, le quotidien britannique The Guardian relevait qu’une des cadres du département d’Etat, Liesyl Franz, avait signalé devant un groupe de travail des Nations-Unis un groupe restreint d’Etats menaçants sur le cyber. Seulement la Chine et l’Iran. En omettant donc la Russie, pourtant traditionnellement l’un des meilleurs ennemis cyber des Etats-Unis.

Le quotidien londonien relevait également qu’une note récente de la Cisa, l’équivalent américain de l’Anssi, signalait la Chine sans mentionner la Russie. “Avec toutes les coupes budgétaires opérées dans les différentes agences, beaucoup de personnel de cybersécurité a été licencié, précisait une source du quotidien. Nos systèmes ne seront pas protégés et nos adversaires le savent.”

A défaut de communiqué de presse, la Cisa a réagi sur X, le réseau social d’Elon Musk, le conseiller du nouveau président américain. Sa mission, rappelle-t-elle, “est de défendre les infrastructures critiques des États-Unis contre toutes les cybermenaces, y compris celles émanant de la Russie”. “Notre position n’a pas changé”, assurait-elle. Mais sans vraiment convaincre.



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