Pour les startups, la gueule de bois attendra

Pour les startups, la gueule de bois attendra



L’argent “gratuit” pour les startups et les VCs n’est plus d’actualité. En 2021, les taux d’intérêt à 10 ans fluctuaient en France aux alentours de 0,6%. En septembre 2024, ils dépassent souvent les 3%. Pour les entreprises en plein développement, les besoins de financement se font durement sentir.

C’est ce que souligne le baromètre 2024 d’EY et France Digital consacré à la performance économique et sociale des startups. Certes, l’écosystème hexagonal reste dynamique avec 3500 nouvelles startups en 12 mois.

Des startups qui créent de l’emploi

En outre, les potentielles licornes enregistrent toujours une croissance de leur chiffre d’affaires (+27%), une tendance permise par les marchés européens et internationaux d’après l’étude. Sur 2023, les revenus des startups sont ainsi évalués à près de 10 milliards d’euros, dont 40% réalisés à l’international.

“Il faudra garder le cap et même accélérer cette dimension internationale afin de démontrer la solidité et la résilience de l’écosystème de la French Tech”, prévient cependant Franck Sebag, associé EY.

Le baromètre s’efforce en outre de mettre en lumière la contribution des startups à l’économie française, en particulier sur le front de l’emploi. EY leur impute “près de 200 000 emplois supplémentaires créés” au cours des 12 derniers mois.

Un risque de ralentissement dans les prochains mois

Mais si nombre d’indicateurs sont au vert, les jeunes pousses de la tech n’échappent pas au contexte économique actuel. Pour France Digitale, la dynamique en matière d’emploi “risque de ralentir dans les prochains mois.”

La première cause de cette trajectoire, c’est le ralentissement global des levées de fonds. Celui-ci n’est pas spécifique à la France et à ses startups. La hausse des prix et des taux d’intérêt affecte l’économie mondiale.

“Néanmoins, nous gardons confiance dans la capacité des startups, en particulier celles dans la deeptech (IA, quantique, hardware) ou la transition environnementale pour poursuivre des plans de recrutement de +50 personnes”, réagit Maya Noël, directrice générale de France Digitale.

Des VCs qui referment le porte-monnaie

Pour les startups comme pour les VCs, la priorité du moment, et le “défi principal”, est celle de la recherche de liquidités. Les entreprises peinent à lever des fonds face à un véritable enrayement de la machine.

La raison se situe en amont de la chaîne de financement. Certes, les VCs français “n’ont jamais eu autant d’actifs sous gestion”. Pour autant, ceux-ci “peinent toujours à lever des fonds auprès d’investisseurs étrangers.”

Quant aux VC déjà actifs, ils doivent rembourser leurs investisseurs avant de déployer de nouveaux fonds. En conséquence, ils “réservent une part plus importante de leurs actifs sous gestion au refinancement de leur portefeuille.”

Appel à une stabilité de la politique d’innovation

Les startups n’ont pas renoncé à décrocher du financement. Elles explorent aussi d’autres options. Aux sociétés rentables – “soit près de la moitié des startups en 2024” – s’offre notamment la solution de la dette bancaire.

En outre, M&A ou Private Equity, constitue une “option privilégiée par près de 15% des startups.” En revanche, l’introduction en bourse est qualifiée d’anecdotique, la place boursière européenne étant jugée insuffisamment “attractive.” Cette option intéresse donc moins de 0,2% des startups.

Dans un contexte d’incertitude politique en France, EY et France Digitale plaident pour le maintien « d’une stabilité dans la stratégie politique d’innovation en France et en Europe.” Selon eux, cette stabilité est essentielle “pour maintenir le niveau de confiance de tous les acteurs – investisseurs internationaux, clients, talents – dans l’écosystème.”



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