« Lahaina est une zone sans drone », indiquent fermement les autorités alors que les pompiers continuent d’explorer la ville ravagée par les incendies de l’île de Maui. Pourquoi le survol est-il interdit ? La réponse est logique.
Lahaina est devenu tristement célèbre ces derniers jours à la suite des incendies qui ont ravagé l’île de Maui à Hawaï et dont le bilan est aujourd’hui de 110 morts. La ville, à une centaine de kilomètres au sud-est de Honolulu au milieu de l’archipel du Pacifique, compte encore plus de 1000 habitants disparus et plus de 2300 bâtiments ont été entièrement détruits.
Josh Green, le gouverneur d’Hawaï, a clairement indiqué devant les caméras qu’il ne conseillait à personne de se rendre sur place, tant pour laisser les services de morgue et les pompiers effectuer leur travail, que de respecter la mémoire des habitants décédés. Sur les réseaux sociaux, la Federal Aviation Administration a emboîté le pas en ordonnant à tous les pilotes de drones de ne pas survoler la zone. « Lahaina est une zone sans drone », écrivaient les gendarmes du ciel.
« Si vous volez, nous ne pouvons pas »
Les images continuent de faire le tour du monde et l’on imagine bien que la ville ravagée par les flammes a été le terrain à de nombreux survols ces derniers jours, que les autorités souhaitent maintenant limiter. Elles avançaient dans leurs publications que « si vous volez, les pompiers ne peuvent pas ! ». La zone interdite est clairement affichée dans la note de la FAA, avec les coordonnées exactes à respecter.
Cette explication est un slogan que les autorités tentent de faire diffuser en guise d’avertissement depuis que les drones se sont démocratisés. Sur le site de la FAA, une page est décernée à ce fléau, qui aurait causé rien qu’en 2019 neuf arrêts des opérations aériennes des pompiers à cause de survols documentés de drones non autorisés au-dessus ou à proximité d’incendies dans les États de l’Arizona, de la Californie, du Colorado, du Nevada, du Nouveau-Mexique, de l’Utah, de Washington et du Minnesota.
Quelques internautes faisaient part de leur contestation, en indiquant que la mesure venait surtout barrer la route à ce que les journalistes puissent faire leur travail pour rendre compte des dégâts. D’autres tentaient d’expliquer plus explicitement pourquoi la présence d’un drone pose problème : « mon ami est pompier. Ils utilisent des drones pour de nombreuses raisons, notamment pour la recherche et le sauvetage, la recherche de corps et la recherche de points chauds. N’empêchez pas ces héros de faire leur travail ».
En France, l’usage des drones par les sapeurs-pompiers a été étendu le 24 janvier 2022, avec désormais l’autorisation « en tous lieux » de pouvoir traiter des données à caractère personnel provenant des caméras installées sur les aéronefs, y compris sur des lieux privés lorsque cela est « strictement nécessaire ». Dans le texte du décret, l’usage des drones est précisé pour deux finalités : « la prévention des risques naturels ou technologiques » et « le secours aux personnes et la lutte contre l’incendie ».
Hawaï et la FAA indiquent que les pilotes de drones qui ne respecteraient pas la zone s’exposent « à de lourdes amendes et à d’éventuelles poursuites pénales ».
L’île de Maui a déjà pris l’habitude de surveiller les aéronefs contrôles à distance le reste du temps, tant beaucoup viennent ici pour filmer les baleines à bosse pendant la saison hivernale, alors que beaucoup d’individus de ce mammifère marin s’approchent des côtes chaque année. Avec le bruit des drones et le potentiel risque de blessures pour l’animal, les autorités sont très strictes, d’autant plus que la FAA ne permet pas de voler à plus de 400 mètres de haut.
Source :
Federal Aviation Administration