Disparu en 2017, l’équipementier Takata est responsable de la mort de nombreux automobilistes, à cause de ses airbags dysfonctionnels. Suite à un nouveau drame survenu le 11 juin dans une C3 en France, le ministre des Transports a ordonné à Citroën d’immobiliser tous les exemplaires concernés.
L’affaire dure depuis déjà dix ans, et le nombre d’accidents enregistré n’en finit pas d’augmenter à travers le monde. À cause d’un gaz qui se dégrade dans le temps, et avec l’humidité et la chaleur, les airbags Takata explosent, et les conséquences sont graves. En plus des centaines de blessés, on recense pas moins de 14 morts en France (12 en outre-mer et 2 en métropole), ainsi que 28 aux États-Unis et 45 dans le monde.
Le 17 juin, le ministère des Transports a ordonné l’immobilisation complète du parc automobile concerné par les airbags défectueux de Takata. La semaine précédente, une quadragénaire perdait la vie à bord de sa Citroën C3, forçant la marque à approfondir sa campagne de rappel, et obliger les automobilistes concernés à immobiliser leur véhicule.
Citroën immobilise l’ensemble des modèles concernés en France et en Europe
Par la voie de son nouveau directeur, Xavier Chardon, Citroën déclarait à l’AFP que « compte tenu du contexte, on a décidé de passer les véhicules en ‘stop drive’ pour accélérer leur prise en charge ». Les exemplaires de Citroën C3 et DS3 ne peuvent plus circuler. Ils pourront reprendre la route une fois les réparations effectuées.
Ce n’est pas la première fois que Stellantis opère une immobilisation de ses véhicules à cause de l’airbag Takata, mais jusqu’à présent, les exemplaires ne concernaient que ceux assemblés entre 2008 et 2013. Ceux produits après 2014 étaient simplement invités à venir remplacer l’équipement en atelier.
L’immobilisation concerne désormais 82 000 exemplaires en France, et 441 000 en Europe. En tout, ce sont 690 000 exemplaires de chez Citroën qui sortaient d’usine avec l’airbag japonais. La marque aux Chevrons indiquait avoir réalisé des changements sur 481 000 exemplaires déjà, soit les deux tiers.
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Une situation « inacceptable et scandaleuse » pour le ministre
L’association UFC-Que-Choisir en veut tout de même au groupe automobile, alors que l’affaire des airbags Takata dangereux date déjà de dix ans déjà. L’association déclarait que « ce nouveau décès est inacceptable et aurait été évité si les mesures nécessaires avaient été mises en place par Stellantis ».
Le ministre des Transports Philippe Tabarot en rajoutait une couche en déclarant que cette situation était « inacceptable et scandaleuse », en estimant que « en l’état, que l’attitude de l’entreprise n’est pas à la hauteur des enjeux et des risques encourus ».
En Guadeloupe, au début du mois de juin, la préfecture a cherché à prendre les devants en initiant une campagne de rappel. Pour elle, la situation était d’autant plus urgente qu’elle estimait à un véhicule sur dix en circulation dans l’archipel son parc concerné par les airbags Takata dysfonctionnels.
Qui est Takata, au cœur du problème ?
Si le nombre de Citroën concerné par l’immobilisation du ministre des Transports semble immense, il n’est finalement rien, car bien d’autres constructeurs sont concernés par les airbags Takata. Audi, BMW, Ferrari, Ford, Honda, Jaguar, Jeep, Lancia, Land Rover, Lexus, Mazda, Mercedes, Mitsubishi, Nissan, Opel, Peugeot, Seat, Skoda, Subary, Toyota, Tesla et Volkswagen possèdent de nombreux modèles concernés, sur des périodes différentes. De quoi donner beaucoup de travail aux garagistes.
À en découvrir l’affaire en 2025, on pourrait se demander pourquoi les critiques ne sont pas plutôt dirigées vers Takata, responsable de la production des airbags. Rappelons que l’équipementier japonais n’existe plus depuis 2017, lorsqu’il se déclarait en faillite.
À ce moment, l’entreprise recevait une gigantesque amende de plus d’un milliard de dollars, en raison de ses airbags défectueux. La somme, beaucoup trop élevée pour elle, n’allait pas lui permettre de se relever, d’autant plus qu’il fallait se préparer aussi à de nombreux procès à travers le monde. Avec autant de constructeurs qui lui faisaient confiance pour équiper leurs voitures, Takata représentait un cinquième du marché des ceintures de sécurité et des airbags pour l’automobile, à travers le monde.
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