Pourquoi les robots humanoïdes restent à la porte des maisons

Pourquoi les robots humanoïdes restent à la porte des maisons


3DEXPERIENCE World 2025 (Houston) – Intriguant, effrayants, captivants, saisissants ; Marc Raibert est à l’origine des sentiments mêlés de millions de spectateurs de vidéos.

Ces vidéos ce sont celles de Boston Dynamics, l’entreprise qui a remis au gout du jour le robot humanoïde.

Après une carrière de chercheur bien remplie, il crée la société en 1992 et révolutionne le secteur en mettant au point des robots qui sautent et se réceptionnent sans aide extérieure.

Et c’est en présence de Spot, son fameux robot chien jaune, qu’il évoque les destins désormais mêlés de la robotique et de l’IA.

L’IA à la base de l’évolution des robots

« L’IA peut nous aider pour la planification, pour l’intelligence physique » dit-il. « Et nous avons encore beaucoup de travail à faire sur la computer vision (la vision par ordinateur qui utilise l’IA pour reconnaître les éléments ».

De fait l’apprentissage machine et le deep learning sont au cœur du processus d’évolution des robots depuis de nombreuses années. Mais transformer cette connaissance en capacité physique reste un défi.

Pour l’heure, les robots anthropomorphes font des tas de choses, mais restent aux portes des maisons.

A Tchernobyl et Fukushima, mais pas chez vous

« Boston Dynamics a environ 2000 utilisateurs de Spot. Pendant le COVID nous avons emmené le robot dans un hôpital pour éviter d’avoir des humains exposés aux patients qui arrivent avec un diagnostic inconnu. Nous avons aussi testé des idées dans le domaine nucléaire. A Tchernobyl, nous avons fait des repérages. A Fukushima, deux robots ont été utilisés pour entrer en premier sur le site. Ils ont grimpé 4 étages, et on ouvert quelques portes de salles pour y placer des capteurs. Il s’agit d’une application remarquable (de la robotique), que l’on pourrait qualifier d’intervention d’urgence ».

Passer à l’étape supérieure, pousser la porte d’entrée du foyer, exige de renforcer les travaux sur l’IA.

« Nous travaillons sur la dextérité dit-il, c’est à dire la capacité des robots, comme le font les humains, à utiliser toutes les parties de leur corps pour faire des mouvements efficaces. Par exemple, je peux utiliser mon torse pour bloquer plusieurs bouteilles d’eau avec ma main. Un humanoïde ne peut pas encore faire cela ».

« La maison est un environnement encore trop désorganisé pour les robots »

Et c’est bien l’IA qui doit résoudre ce problème et d’autres, qui empêchent encore les robots de rentrer complètement dans les maisons.

« La maison est un environnement encore trop désorganisé pour les robots », dit-il. Conséquence, cet environnement n’est pas encore sécurisé pour voir cohabiter harmonieusement humains et robots.

Autre crainte, faut-il faire entrer dans l’univers domestique des machines potentiellement plus intelligentes que leurs propriétaires et utilisateurs.

« Moi ce sont les gens stupides qui me font peur »

« Pensez-vous qu’il y ait quelqu’un au monde qui soit plus intelligent que vous ? Je suppose que oui » dit Marc Raibert. « En avez-vous peur ? Moi ce sont les gens stupides qui me font peur. Alors pourquoi devrions nous avoir peur d’un robot intelligent ? »

Sur la question des risques, il croit bien plus à l’ingéniosité des entreprises technologiques qu’a la régulation. « Je pense que nous devrions réfléchir à l’équilibre entre les risques et les opportunités » dit-il. « L’IA et la robotique ont la possibilité de résoudre autant de problèmes qu’elles en créent ».

Et d’illustrer son propos avec l’histoire de la voiture. « Elles sont une technologie fantastique pour l’humanité, contribuant au commerce et à la liberté. Ont-elles créé de la pollution ? Oui. Puis, avec la réglementation, la pollution à commencé à être réduite. Et maintenant, avec les voitures électriques, il y a une nouvelle opportunité ».

Enfin, le plus grand défis auquel est confronté la robotique, à part son perfectionnement fonctionnel, reste son autonomie énergétique, et la communication sans fil.

« Spot fonctionne de manière autonome environ 20 minutes, peut-être 30 minutes au maximum » lâche t-il. Et la cohabitation des robots avec les réseaux cellulaires et le Wi-Fi reste un sujet non maîtrisé ».



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