Le monopole qu’exerce Apple sur la distribution d’applications sur les appareils iOS représente une « myriade de problèmes » pour les consommateurs et les entreprises, mais aussi pour la société dans son ensemble, assène Proton. L’entreprise suisse bien connue pour ses solutions VPN et de bureautique sécurisée porte plainte contre le géant américain.
Proton part en guerre contre Apple. L’éditeur suisse du VPN et de plusieurs logiciels bureautiques (email, calendrier, drive…) a porté plainte en Californie contre le constructeur de Cupertino ce lundi 30 juin. La poursuite en recours collectif brasse large, il s’agit de dénoncer les pratiques anticoncurrentielles de la firme à la pomme concernant l’App Store, des pratiques qui font l’objet d’actions chez plusieurs régulateurs dans le monde (dont l’Europe via le DMA).
Proton dit stop au règne sans partage de l’App Store
Proton explique qu’Apple impose l’utilisation exclusive de son App Store pour distribuer des applications sur iPhone. Les développeurs n’ont aucun moyen viable, selon l’éditeur, pour proposer leurs apps aux utilisateurs, en dehors des boutiques alternatives en Europe. Ailleurs dans le monde, Apple s’appuierait sur une batterie de restrictions techniques et de contrats pour empêcher l’émergence de boutiques concurrentes.
Apple impose également aux développeurs son propre système de paiement — ce qui n’est plus tout à fait vrai : en Europe, ils peuvent intégrer des systèmes alternatifs même si ce n’est pas facile. Aux États-Unis, une décision de justice permet aux développeurs d’intégrer des liens vers des boutiques externes, sans avoir à verser de commission à Apple.
Proton dénonce les commissions allant jusqu’à 30 % prélevées par le constructeur de Cupertino sur les ventes, qu’il s’agisse du prix de l’application ou des achats in-app. Même les systèmes de paiement alternatifs autorisés récemment sont désavantagés (commissions et contraintes techniques).
Le contrôle exclusif d’Apple sur la distribution des applications via l’App Store permet aussi au géant américain de faciliter la censure dans des régimes autoritaires comme la Chine ou la Russie. En centralisant le pouvoir de distribution, Apple devient un relais des demandes de ces gouvernements, qui imposent le retrait de certaines applications.
La plainte cite en exemple le retrait forcé d’applications par Apple pour se conformer aux lois locales, même lorsqu’elles sont contraires aux principes de liberté d’expression. Ce système affecte directement les développeurs : Proton affirme que son application VPN a été menacée de suppression simplement parce qu’elle mentionnait qu’elle pouvait contourner la censure en ligne.
Apple est également accusée d’entraver des services comme le cloud gaming ou les « super apps » qui pourraient réduire la dépendance des utilisateurs à l’iPhone ou à son matériel. Les obstacles à l’interopérabilité enferment les utilisateurs dans l’écosystème Apple, ce qui augmente artificiellement les coûts pour changer d’univers.
Pour les consommateurs, ces pratiques empêcheraient l’émergence de véritables solutions alternatives potentiellement mieux fichues et plus innovantes… comme celles de Proton ! L’entreprise affirme aussi avoir subi des retards arbitraires dans la validation de ses applications, des limitations sans justification dans les fonctions autorisées, ainsi que des pertes financières dues aux commissions.
La plainte réclame des changements dans les pratiques d’Apple ainsi que des dommages et intérêts, qui seront reversés à des organisations de lutte pour les droits de l’Homme et la démocratie.
Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.
Source :
Proton