Le patron le plus puissant de la tech
Entre le 21 et le 22 février, Jensen Huang a gagné 10 milliards de dollars (9 246 milliards d’euros). En l’espace de vingt-quatre heures, la fortune de l’entrepreneur de 61 ans est ainsi passée de 59 milliards à 69 milliards de dollars grâce à la réussite de son entreprise de semi-conducteurs, Nvidia. Au dernier trimestre 2023, les ventes de la firme, qui produit des puces graphiques essentielles au fonctionnement des nouveaux modèles d’intelligence artificielle, ont augmenté de 265 %. Ses 22 milliards de dollars de revenus en seulement trois mois ont permis au nouveau mastodonte de la tech d’être valorisé à 2 000 milliards de dollars, plus qu’Amazon et Google. Des domaines aussi variés que l’industrie des voitures autonomes, les laboratoires pharmaceutiques ou les institutions financières sollicitent aujourd’hui l’entreprise de Jensen Huang.
Un super élève
Jensen Huang compare la facilité qu’il avait à faire ses devoirs au collège et au lycée à un « superpouvoir ». Cet élève brillant, né à Taïwan en 1963, arrive aux Etats-Unis avant l’âge de 10 ans, sans ses parents. Placé dans un pensionnat du Kentucky par son oncle, le jeune garçon rejoint finalement son père et sa mère lorsqu’ils parviennent à s’installer dans l’Oregon. Il excelle au tennis de table, saute deux classes et brille dans son cursus d’ingénieur à l’université publique de l’Oregon avant de rejoindre l’université Stanford, en Californie. Avec Chris Malachowsky et Curtis Priem, Jensen Huang imagine Nvidia en avril 1993. Comme dans les meilleures légendes de la tech, les trois cofondateurs racontent que l’entreprise a été créée devant le petit déjeuner servi chez Denny’s, une chaîne de diners américains très populaire. A l’époque, l’intelligence artificielle n’est qu’un rêve de science-fiction et les jeux vidéo encore un loisir de niche.
Un geek avant l’heure
En 1995, deux ans après sa création, Nvidia frôle la faillite à cause du lancement de son premier processeur, dont l’élaboration a coûté environ 10 millions de dollars. Quasiment aucune entreprise ne s’intéresse à ce produit qui permet de sensiblement améliorer les graphismes des jeux vidéo. Jensen Huang est contraint de licencier la moitié de ses quatre-vingts employés. Mais, en 1997, la troisième puce de Nvidia, la RIVA 128, quatre fois plus puissante que les autres cartes graphiques de l’époque, se vend à 1 million d’exemplaires en quelques mois. La société décolle et ses puces accompagnent le développement de célèbres consoles de jeux, telle la PlayStation.
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