Résultats : SFR se rend désirable pour mieux se vendre ?

Résultats : SFR se rend désirable pour mieux se vendre ?



Surnommé « le donneur universel » par ses rivaux pour sa propension à leur céder des abonnés, SFR a fini par stopper l’hémorragie. Après avoir perdu plus d’un million de clients en un an, le deuxième opérateur télécoms français a placé un garrot. Sur le premier trimestre 2025, il ne perd « que » 3 000 abonnés dans l’internet fixe et gagne même 17 000 abonnés dans le mobile (hors offres prépayées).

Pour expliquer ce retour en grâce, SFR met avant une amélioration de la satisfaction client.

Certes, l’opérateur, filiale d’Altice France, reste dernier de l’observatoire dédié de l’Arcep avec une note de 7,5 sur dix contre 8,1 pour le premier, Free. En grappillant quelques points ces trois dernières années, il aura toutefois redressé sa cote de confiance auprès des consommateurs.

Un chiffre d’affaires 2024 en repli de 5,6 %

Lancé à l’automne dernier, le plan de reconquête commerciale semble porter ses fruits avec le lancement d’offres ciblant les jeunes ou les familles. En revanche, SFR est en retard sur le terrain de l’innovation technologique. Il est le dernier opérateur à ne pas proposer de box internet WiFi 7, le dernière génération de réseau sans-fil, et réserve la 5G standalone (SA) aux seules entreprises.

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Sur le plan financier, les résultats 2024 ne tiennent pas compte de cette embellie. SFR voit son chiffre d’affaires baiser de 5,6 %, tout en restant au-dessus de la barre des dix milliards d’euros.

Les revenus liés aux services aux entreprises s’écroulent de 20,4 % sur un an au quatrième trimestre. L’Ebitda (bénéfice avant intérêts, impôts et amortissements) plonge, quant à lui, de 9,4 % pour s’établir à 3,35 milliards d’euros.

Que la mariée est belle…

Alors que le marché spécule sur une possible vente de SFR, Altice, sa maison mère, semble vanter ses actifs pour montrer combien la mariée est belle. Fin 2024, SFR comptait 40,1 millions de foyers adressables raccordés à la fibre soit 600 000 foyers de plus qu’au troisième trimestre. SFR continue d’investir dans ses réseaux mobiles, 99,9% de la population nationale couverte en 4G et 83 % en 5G.

Pour assurer une couverture complémentaire, l’opérateur poursuit le déploiement de la 5G à la fois sur la bande 3,5 GHz – les 32 principales villes françaises sont couvertes avec cette fréquence, et sur la bande 2 100 MHz.

Selon les derniers décomptes de l’Agence nationale des fréquences (ANFR), SFR dispose de respectivement 9 595 et 9 963 sites mobiles techniquement opérationnels sur les deux bandes.

Rassurer les acheteurs potentiels

Pour Les Echos, cette communication positive d’Altice « a surtout pour objectif de rassurer d’éventuels acheteurs. » Alors que l’opérateur d’infrastructure XpFibre serait, selon le journal économique, en vente depuis bientôt deux ans, cette cession ne suffirait toutefois pas à résorber le poids de la dette. Le groupe de Patrick Drahi pourrait donc mettre sur le marché le joyau de sa couronne, SFR.

Plusieurs profils d’acheteurs potentiels sont esquissés. La piste franco-française tombe sous le sens. Free, Orange et Bouygues Telecom seraient sur les starting-blocks et auraient mobilisé leurs banques d’affaires sur ce dossier. Le passage de quatre à trois opérateurs sur le marché hexagonal devra toutefois recevoir l’aval des autorités de concurrence nationale et européenne. Un feu vert serait conditionné par la revente de certains actifs aux deux opérateurs éconduits.

L’autre hypothèse implique des acteurs étrangers. Les opérateurs saoudien Said Telecom Company (STC) et émirati Etisalat (Emirates Telecommunications Corporation) sonderaient le marché. « Déjà présents en Europe, respectivement, dans Telefonica et Vodafone, ces deux groupes aux poches profondes cherchent à se diversifier en dehors des pays du Golfe », indique Les Echos.



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