Depuis plusieurs semaines maintenant, l’inquiétude est allée grandissante concernant le bon fonctionnement du réseau électrique français durant l’hiver. Le nombre de réacteurs des centrales nucléaires en fonctionnement est bas, la crise énergétique et les conséquences du conflit entre la Russie et l’Ukraine pèsent sur les ressources, tandis que les prix de l’électricité sont élevés et les échanges d’énergie avec les autres pays européens créent autant de difficultés pour assurer un approvisionnement continu du pays.
Dans ce contexte, le gestionnaire du réseau de distribution d’électricité RTE avait échafaudé en septembre trois scénarios possibles pour la gestion de la distribution d’électricité, du moins au plus favorable.
Les premiers éléments, comme la disponibilité des réacteurs nucléaires pour l’hiver et la consommation d’énergie moyenne, ont fait pencher la balance vers le scénario le plus prudent.
Plusieurs réacteurs supplémentaires d’ici janvier
Dans ce cas de figure, des coupures de courant sur certaines zones géographiques sont prévus lors des pics de consommation durant les vagues de froid les plus intenses.
Pour les éviter, le gouvernement a fait valoir qu’une baisse de 10% de la demande d’électricité par rapport à la moyenne des années précédentes permettrait de limiter le risque de coupure.
Or, cet objectif est en passe d’être atteint dès à présent, alors même qu’un froid plus vif que de saison touche l’Hexagone. EDF comme RTE ont signalé que la consommation électrique était en baisse de près de 10%, portée par les efforts des entreprises, des particuliers et du secteur tertiaire.
Dans le même temps, le nombre de réacteurs actifs est remonté à 41 (sur 56) et EDF a indiqué être en mesure d’en réactiver trois supplémentaires d’ici janvier. Cela devrait permettre de pouvoir compter sur une puissance nucléaire minimum de l’ordre de 45 GW, ce qui reste plus faible que les années précédentes mais donne un peu de marge de manoeuvre.
On pourrait échapper aux coupures cet hiver
Par ailleurs, l’équilibre entre l’offre et la demande peut être ajusté grâce aux interconnexions avec les autres pays européens et ce mécanisme de régulation des importations et exportations électriques a déjà commencé à fonctionner lors des premiers pics à plus de 80 GW cette semaine.
Si RTE indique continuer de suivre la situation avec la plus grande vigilance aux abords de l’hiver, et notamment sur le mois de janvier, cet ensemble d’éléments positifs pourrait permettre de passer la saison sans trop de contraintes, et peut-être sans avoir à recourir aux fameux délestages.
Il est encore trop tôt pour l’affirmer et une vague de froid particulièrement vive le mois prochain pourrait faire mentir ce léger optimisme mais le contexte reste malgré plus ouvert qu’il y a un mois.