Se tenait cette semaine au ministère des finances une conférence consacrée à la souveraineté technologique. L’occasion notamment pour les acteurs français d’appeler à jouer collectif et à faire une place croissante au numérique made in France.
Le sujet n’est pas encore d’actualité chez Servier – même si le groupe pharmaceutique indépendant collabore, entre autres, avec la startup franco-américaine Owkin.
L’entreprise officialise donc un nouveau partenariat de cinq ans avec Google Cloud.
15 ans en moyenne pour un nouveau médicament
Au centre de ce contrat, l’intelligence artificielle, dont l’IA générative. Pour Servier, et comme Sanofi avec OpenAI, il s’agit d’accélérer d’accélérer “la Recherche et le Développement de solutions thérapeutiques innovantes pour les patients.”
En moyenne, 15 années sont nécessaires pour passer du développement d’un médicament à sa mise sur le marché. Et tous les projets n’aboutissent pas. Le groupe Servier ambitionne donc de maximiser son taux de réussite et de réduire la durée du cycle de conception.
Pour y parvenir, s’impose une “alliance de l’innovation scientifique et des technologies numériques avancées, notamment l’intelligence artificielle” selon Claude Bertrand, le Chief Scientific Officer de Servier.
Augmenter la productivité de la R&D
C’est dans ce cadre donc que l’entreprise a pris la décision de mettre en œuvre une “collaboration renforcée avec Google Cloud.” Le Vice-Président Exécutif de la R&D y voit l’opportunité de “parvenir plus rapidement aux conclusions” et de gagner en productivité dans la R&D.
“Grâce à l’analyse de grandes quantités de données médicales en temps réel, les chercheurs et cliniciens pourront gagner un temps précieux, notamment dans l’identification de cibles thérapeutiques et des sous-populations de patients qui seraient les plus favorables pour réagir positivement à un traitement en développement”, détaille un communiqué conjoint.
La recherche et développement constitue un domaine central pour l’application de l’IA chez Servier. Ce n’est toutefois pas le seul. Au total, une soixantaine de cas d’usage ont été identifiés. Ils portent sur toute la chaîne de valeur.
Les modèles de langage Gemini dans les métiers
Outre le développement de traitements, Servier prévoit ainsi de recourir aux technologies d’IA dans les domaines de la maintenance prédictive pour la production, de l’optimisation de la supply chain et de la gestion des affaires réglementaires.
Le groupe pharmaceutique définit l’IA “comme un élément crucial de son parcours de transformation numérique”. D’ores et déjà engagé sur cette trajectoire, il a par exemple déployé les modèles de langage Gemini auprès de ses salariés.
“L’implémentation de ces technologies vise l’amélioration de l’efficience globale des activités du Groupe sur toute la chaîne de valeur, pour l’ensemble des équipes et corps de métiers et en conformité avec les exigences les plus strictes en matière de sécurité et de confidentialité des données”, précise Servier.