La plateforme de e-commerce chinoise a reçu, ce lundi 26 mai, une notification officielle des autorités européennes chargées de protéger les consommateurs. Shein dispose d’un mois pour répondre aux différentes pratiques problématiques identifiées par Bruxelles, dont certaines viseraient à tromper les utilisateurs du site.
L’étau se resserre davantage autour de Shein, dans le collimateur des autorités européennes depuis plusieurs mois. Le mastodonte de l’e-commerce chinois a reçu ce lundi 26 mai une notification officielle de la Commission européenne et du Réseau de coopération pour la protection des consommateurs (CPC), apprend-on ce jour dans un communiqué de la Commission européenne. L’entreprise chinoise est déjà dans le viseur de Bruxelles depuis juin 2024 dans le cadre du Digital Services Act (DSA, le règlement européen sur les services numériques), notamment pour ses interfaces trompeuses (« dark patterns »). Mais désormais, elle est attaquée sur le terrain spécifique de la protection des consommateurs.
En février dernier, la Commission européenne avait présenté son plan d’actions pour mettre fin à l’afflux massif de produits bon marché et non conformes aux normes européennes, provenant majoritairement de plateformes chinoises comme Temu ou Shein. Elle avait aussi annoncé qu’une nouvelle enquête était menée contre Shein, en coopération avec le réseau de coopération en matière de protection des consommateurs (CPC). La notification de ce lundi est donc le premier résultat de cette enquête menée sur le terrain du droit de la consommation.
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Fausses promotions, vente forcée, informations incorrectes ou trompeuses
Les autorités européennes ont listé plusieurs pratiques de la plateforme chinoise considérées comme potentiellement problématiques. Shein est ainsi soupçonné de recourir à :
- de fausses promotions. Les autorités notent par exemple que la plateforme « prétend offrir de meilleures offres en affichant des réductions de prix qui ne sont pas basées sur les “prix antérieurs” réels ».
- de la vente forcée : les consommateurs européens, une fois sur le site de Shein, feraient face à différentes tactiques à l’image de stocks de textile qui seraient faussement présentés comme limités ou disponibles seulement jusqu’à une certaine date.
- des informations trompeuses ou incomplètes sur le droit de rétractation ou de remboursement. Les consommateurs auraient d’ailleurs du mal à contacter facilement Shein pour des questions et des réclamations, note la Commission. Autre problème : Shein est accusée de fournir des informations « fausses ou trompeuses sur les avantages de ses produits en matière de développement durable ».
- Enfin, les produits vendus sur Shein présenteraient parfois des étiquetages trompeurs « qui suggèrent que le produit offre quelque chose de spécial », alors que « la caractéristique en question est exigée par la loi », observe aussi l’exécutif européen.
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D’autres points ont été soulevés par le réseau CPC qui représente les autorités européennes chargées de protéger et de défendre les consommateurs sur le Vieux continent. Ce dossier est mené par la France, la Belgique, l’Irlande et les Pays-Bas, sous la coordination de la Commission européenne. Shein a désormais un mois pour répondre aux différents points soulevés. À terme, les autorités européennes pourraient imposer à la plateforme des amendes basées sur son chiffre d’affaires annuel, dans les États membres de l’UE concernés, prévient la Commission européenne.
Contacté par 01net.com, Shein n’avait pas répondu à notre demande de commentaires, à l’heure de la publication de cet article.
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Source :
Communiqué de la Commission européenne du 26 mai 2025