Slectionner la navigation prive Google Chrome, mais se faire pister ! NOYB a dpos une plainte RGPD concernant le Privacy Sandbox de Google pour avoir tromp les utilisateurs

Google Chrome est apparemment truff de problmes de scurit, au moins 303 vulnrabilits auraient dj t dcouvertes dans le navigateur Web de Google en 2022



Aprs des annes de critiques croissantes sur le suivi invasif des publicits, Google a annonc en septembre 2023 qu’il supprimerait progressivement les cookies tiers de son navigateur Chrome. Depuis, les utilisateurs ont t progressivement incits activer une prtendue  » fonctionnalit de confidentialit des publicits  » qui permet en fait de suivre les gens la trace. Bien que le « Privacy Sandbox » soit prsent comme une amlioration par rapport au suivi extrmement invasif par des tiers, le suivi est dsormais simplement effectu dans le navigateur par Google lui-mme. Pour ce faire, l’entreprise a thoriquement besoin du mme consentement clair de la part des utilisateurs. Au lieu de cela, Google trompe les utilisateurs en prtendant « activer une fonctionnalit de confidentialit des publicits ». NOYB a donc dpos une plainte auprs de l’autorit autrichienne de protection des donnes.

NOYB – European Center for Digital Rights (stylis comme « noyb », de « none of your business ») est une organisation but non lucratif base Vienne, en Autriche, tablie en 2017 avec un objectif paneuropen. Cofonde par l’avocat autrichien et activiste de la vie prive Max Schrems, NOYB vise lancer des affaires judiciaires stratgiques et des initiatives mdiatiques en faveur du rglement gnral sur la protection des donnes (RGPD), de la proposition de rglement ePrivacy et de la confidentialit de l’information en gnral. L’organisation a t cre aprs une priode de financement au cours de laquelle elle a recueilli des dons annuels de 250 000 euros de la part des membres qui la soutiennent. Actuellement, NOYB est finance par plus de 4 400 membres bienfaiteurs.

« Inform », « transparent » et « quitable » ? Le suivi interne du navigateur de Google a t prsent aux utilisateurs par l’intermdiaire d’une fentre contextuelle indiquant « Activer la fonctionnalit de confidentialit des publicits » aprs l’ouverture du navigateur Chrome. Dans l’Union europenne, les utilisateurs ont le choix entre « Activer » et « Non merci », c’est–dire qu’ils peuvent refuser de donner leur consentement. Dans une lettre adresse NOYB, Google a soutenu que le fait de choisir de cliquer sur « Activer » serait effectivement considr comme un consentement au suivi en vertu de l’article 6(1)(a) du RGPD. En ralit, l’entreprise a dissimul le fait que la slection de cette option activerait le suivi de premire partie.

Des motifs sombres. Ce n’est un secret pour personne que Google a expriment diffrentes formulations et conceptions d’interface pour maximiser le taux de consentement des utilisateurs. Pour ce faire, il utilise ce que l’on appelle des « dark patterns », c’est–dire des schmas manipulateurs utiliss par les entreprises pour tromper les utilisateurs, souvent de manire illgale, et les amener accepter des choses qu’ils n’auraient jamais acceptes autrement.

Mais il s’agit l d’un cas extrme : Google ne s’est pas content de modifier la couleur ou la taille d’un bouton, il a tout simplement menti ses utilisateurs. La seule faon logique d’interprter la fentre contextuelle « Privacy Sandbox » prsente aux utilisateurs est de penser que Google Chrome commence maintenant les protger (techniquement) contre le suivi des publicits. Ce message a mme t renforc par l’utilisation rpte de mots tels que « protger », « limiter » et  » fonctionnalits de confidentialit », accompagns d’images trompeuses.

Max Schems, prsident d’honneur de NOYB :

Google a tout simplement menti ses utilisateurs. Ceux-ci pensaient accepter une fonction de protection de la vie prive, mais ils ont t dups et ont accept le suivi des annonces publicitaires de Google. Pour tre lgal, le consentement doit tre clair, transparent et quitable. Google a fait exactement le contraire.

Le fait d’tre « moins terrible » n’est pas une « caractristique de confidentialit ». Le principal argument de Google est que le nouveau « Privacy Sandbox » est moins invasif que les systmes de suivi des tiers. Si cela est vrai, cela ne signifie pas que Google peut faire ce qu’il veut sans se conformer la lgislation europenne en matire de protection des donnes.

Max Schems :

Si vous vous contentez de voler moins d’argent aux gens qu’un autre voleur, vous ne pouvez pas vous qualifier d' »agent de protection des richesses ». C’est pourtant ce que fait Google dans le cas prsent.

Le navigateur calcule dsormais les intrts de l’utilisateur. Avec son Privacy Sandbox, Google veut prendre le contrle total de l’analyse du comportement en ligne de ses utilisateurs : Chrome suit dsormais tous les sites web que vous visitez pour gnrer une liste de thmes publicitaires. Il s’agit notamment de « Prts aux tudiants et financement des tudes », « Sous-vtements » ou « Parentalit », « Emploi et ducation » et « Finance/Crdit et prt/Information sur le crdit et surveillance du crdit ». Les annonceurs reoivent ensuite ces informations du navigateur Chrome.

Max Schems :

Les gens critiquent de plus en plus le fait que les grandes entreprises technologiques gagnent des milliards grce aux technologies invasives de suivi des publicits. Au lieu d’amliorer la situation, Google rpond par une sorte de « lavage de vie prive » illgal en introduisant un nouveau systme de suivi.

Plainte dpose. L’article 4, paragraphe 11, du RGPD indique clairement que le consentement doit, entre autres, tre une « manifestation de volont spcifique, claire et univoque de la personne concerne ». Compte tenu de la bannire pop-up trs trompeuse, le plaignant n’avait aucun moyen de savoir qu’il consentait effectivement au traitement de ses donnes des fins de publicit cible. Au contraire, il a t amen croire que Google protgerait ses donnes personnelles. Cela signifie que Google n’a clairement pas respect les exigences relatives au consentement libre en vertu du RGPD. NOYB demande l’autorit autrichienne de protection des donnes d’ordonner Google de mettre ses oprations de traitement en conformit avec le RGPD, de cesser le traitement des donnes collectes sur la base d’un consentement non valide et d’informer les destinataires des donnes qu’ils doivent cesser de traiter ces donnes. Enfin et surtout, NOYB propose que l’autorit impose une amende effective, proportionne et dissuasive.

Source : NOYB

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Voir aussi :

L’EFF exhorte les utilisateurs de Chrome sortir du « Privacy Sandbox » de Google, voici comment dsactiver le suivi publicitaire dans « Privacy Sandbox », et pourquoi vous devriez le faire

Le mode Incognito ou navigation prive de Google n’est pas vraiment priv, Google est souponne de pratiques trompeuses, selon une plainte



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