Le 1er février, les tarifs de l’électricité ont augmenté de 15 % pour les vingt et un millions de foyers français bénéficiant du tarif réglementé. Un renchérissement qui pousse à surveiller sa consommation, notamment celle de ses appareils électroniques. Le Monde a sorti sa calculatrice pour évaluer la gourmandise des appareils les plus courants (voir notre méthodologie en encadré).
La recharge des smartphones, tablettes et PC consomme peu
Les appareils équipés d’une batterie sont conçus pour consommer peu. Pour diminuer votre consommation d’énergie, ils ne constituent donc pas, a priori, une cible prioritaire.
Ces chiffres de consommation (en centimes) sont rassurants, même lorsqu’on extrapole sur une année. Ils varient beaucoup en fonction des appareils, et de l’usage qui en est fait, mais ils demeurent raisonnables dans tous les cas. Côté smartphone par exemple, la consommation électrique d’un modèle gourmand en énergie et utilisé activement dix heures par jour plafonne à 3 euros par an. Le coût d’un modèle particulièrement sobre et utilisé avec grande parcimonie peut descendre, lui, à 20 centimes d’électricité par an.
Les smartphones haut de gamme sont en moyenne très légèrement plus gourmands que les bas de gamme, avec une exception notable : les iPhone, particulièrement sobres, selon Olivier Simon, directeur des batteries chez DXOmark, un laboratoire français de mesure des performances des appareils électroniques. « Les smartphones d’Apple ont une efficacité énergétique nettement meilleure que celle des smartphones Android », juge-t-il.
Consoles et écrans : des appareils plus gourmands
Les appareils utilisés en étant branchés sur le secteur, en revanche, consomment davantage que ceux équipés d’une batterie. En particulier ceux qui servent à jouer à des jeux 3D, comme les consoles de dernière génération.
Sur une année complète, trois heures de jeu quotidiennes sur un ordinateur moyen de gamme coûtent près de 90 euros, écran 24 pouces inclus. Sur une console haut de gamme de dernière génération, il en coûte 36 euros, sans compter l’énergie consommée par le téléviseur.
La consommation électrique d’un téléviseur augmente par ailleurs lorsqu’on consulte un film ou une série en HDR, une technologie affichant des parties d’image plus lumineuses afin d’améliorer le réalisme ou l’impact visuel. Sur les plates-formes de VOD, par exemple, beaucoup de films et séries à gros budget sont diffusés dans ce format.
Les fabricants utilisent régulièrement cette technologie comme un argument de vente, axant leur communication sur la capacité de leurs téléviseurs haut de gamme à restituer un pic lumineux élevé faisant honneur à la HDR. Mais quand ils lisent ce type de contenu, ils consomment couramment deux fois plus d’électricité. L’augmentation de la demande énergétique est bien plus raisonnable lorsqu’une vidéo HDR est lue par un modèle bas de gamme : elle est alors nettement inférieure de 50 %.
La consommation annuelle d’un téléviseur varie beaucoup en fonction du modèle et de l’usage qu’on en fait. Selon nos estimations, une heure de programmes quotidiens visionnés dans une pièce sombre avec un appareil économe de petite taille coûtera aux environs de 5 euros par an. En revanche, trois heures de VOD, dont une moitié en HDR, visionnées dans une pièce baignée de lumière (forçant à pousser la luminosité de l’écran) et diffusée sur une télévision gourmande de grande taille, peuvent coûter au-delà de 50 euros par an.
Attention aux box allumées et aux assistants personnels virtuels en veille
Beaucoup d’appareils, comme les écrans d’ordinateurs et les télévisions, consomment très peu lorsqu’on les laisse en veille. Selon les mesures du quotidien britannique The Guardian, l’écrasante majorité se contente de moins d’un euro d’électricité par an en veille. Toutefois, certains appareils font figure de mauvais élèves, comme les assistants personnels virtuels.
Les assistants personnels virtuels dotés d’un écran sont réglés pour que celui-ci reste allumé en permanence. Leur consommation annuelle n’est donc pas négligeable. Quant aux consoles de dernière génération, elles continuent de trop consommer lorsqu’elles sont en veille.
Enfin, régulièrement citée, la consommation électrique des boîtiers Internet est tout aussi importante, alourdie par le fonctionnement de leur antenne Wi-Fi. Une simple box consomme ainsi une énergie équivalente à plus de la moitié de celle consommée par un réfrigérateur une porte, selon les chiffres de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe).
Comment nous avons fait nos calculs
- Nous avons calculé les coûts de consommation électrique en multipliant le total des kilowattheures (kWh) consommés par le tarif du kWh tel que mentionnés dans l’abonnement grand public de base d’Engie au 1er février 2023. Soit environ 1,17 euro en comptage simple (qui agrège les heures pleines et les heures creuses).
- Pour évaluer la consommation d’une recharge d’appareil nomade, nous avons relevé la capacité de batterie médiane (en watts par heure) de quelques dizaines de modèles, aux marques et aux tarifs variés, pour plusieurs diagonales d’écran. Nous avons ensuite soustrait 20 % à ce chiffre, car ces appareils sont rarement rechargés en partant de 0 %. Puis nous avons ajouté 20 % de déperdition énergétique, chiffre moyen constaté par le laboratoire DXOmark lors de ses tests de recharge, menés sur des smartphones et des tablettes.
- Pour les mesures de consommation en veille, nous avons obtenu la consommation énergétique en watts auprès de divers constructeurs, et recoupé avec les constatations faites par des médias comme le Guardian ou Les Numériques. Nous l’avons multipliée par vingt-quatre heures, puis par 365 jours.
- Pour évaluer la demande d’énergie en usage, nous avons récupéré les chiffres de consommation de ces appareils en watts auprès de diverses organisations spécialisées dans les tests de produits ou l’information des consommateurs, tels que le laboratoire américain Rtings et l’association française Que choisir. Nous avons également consulté les fiches techniques de constructeurs, en prenant soin de vérifier la crédibilité de leurs informations, en les comparant à de nombreuses mesures relevées par divers médias.