« Soit ça bloque tout, soit ça ne bloque rien »

« Soit ça bloque tout, soit ça ne bloque rien »


C’est une petite révolution qui s’annonce à bas bruit pour les appareils connectés vendus en France. Les constructeurs de smartphones, tablettes, ordinateurs et consoles de jeux qui opèrent sur le marché français devront obligatoirement proposer, à partir du samedi 13 juillet, l’activation d’une solution de contrôle parental lorsque ces engins seront allumés pour la première fois. En cause, une loi soutenue par le gouvernement et adoptée en mars 2022, qui entre en vigueur sous la supervision de l’Agence nationale des fréquences.

De nombreux parents n’ont pas attendu l’avènement de ce texte pour se saisir du contrôle parental dans leurs foyers. Motivés par les discours parfois alarmistes sur le temps d’écran et les contenus violents qui circulent en ligne, ils emploient au quotidien divers outils, ont-ils raconté au Monde lors d’un appel à témoignages. Ici, un père bloque à distance le portable de sa fille de 13 ans de 21 heures à 7 h 30 ; là, une mère bride les recherches Google sur l’ordinateur de sa cadette ; dans une autre famille, les jeux vidéo ne sont autorisés que pour une durée quotidienne de trente minutes.

Les méthodes des uns et des autres varient autour d’interdits similaires (pornographie, images violentes, comportements compulsifs, réseaux sociaux inadaptés…). Le tout sans que ces parents réussissent, de leur propre aveu, à complètement garder la main sur les usages de leurs adolescents, tant à cause des résistances de ces derniers que des obstacles techniques.

Une supervision à distance

A leurs yeux, se pose avant tout la question du temps d’exposition aux écrans. Julien Devaux, responsable des systèmes d’information près de Lyon, a paramétré l’outil de contrôle parental d’Apple sur les iPhone de ses trois enfants. Agés de 8, 10 et 12 ans, ils n’y ont droit qu’une heure par jour. La fille de Caroline Romette, professeure d’arts plastiques au collège, doit, quant à elle, obéir à l’outil de Google : Family Link accorde à cette adolescente de 12 ans deux heures quotidiennes sur des plages horaires bien définies.

Lire la chronique | Article réservé à nos abonnés Le parent moderne est-il un obsédé de la surveillance ?

Le contenu auquel elle accède est aussi surveillé étroitement à partir du portable de sa mère. « Quand elle télécharge une application, elle est obligée de demander notre autorisation », précise cette Chartraine de 52 ans. Florence Grandon, journaliste à la frontière franco-allemande, a opté de son côté pour une solution de contrôle parental très complète. Elle raconte : « J’ai toutes les informations sur mon téléphone, je vois quelles applications mon fils utilise, j’arrive même à voir le passage d’une application à l’autre. »

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