Le numéro un mondial des plates-formes audio, Spotify, a annoncé, lundi 4 décembre, le licenciement de 1 500 personnes, soit « environ 17 % » de ses effectifs. Il s’agit de la troisième vague de réduction d’effectifs puisque le groupe suédois avait déjà annoncé 600 suppressions de postes en janvier et 200 en juin dans sa division podcasts.
« Je suis conscient que pour beaucoup, une réduction de cette ampleur peut paraître surprenante compte tenu du récent rapport positif sur les bénéfices et de nos performances », a écrit le directeur général Daniel Ek dans une lettre aux salariés consultée par l’Agence France-Presse. Au troisième trimestre, le groupe avait dégagé un rare bénéfice net, de 65 millions d’euros, contre 166 millions un an plus tôt, sur fond de hausse de 26 % du nombre de ses utilisateurs actifs à 574 millions.
Vague de licenciements dans la tech
Mais pour M. EK, « malgré nos efforts pour réduire les coûts l’année dernière, notre structure de coûts pour atteindre nos objectifs est encore trop importante », a-t-il fait valoir, mettant en avant « une croissance économique qui s’est considérablement ralentie ». D’après le directeur général de Spotify, ces licenciements doivent ainsi permettre d’« aligner Spotify sur nos objectifs futurs et [de] s’assurer que nous sommes bien dimensionnés pour les défis à venir », a-t-il expliqué dans ce courrier. L’entreprise « compte trop de personnes dans des fonctions support (…) plutôt que de contribuer à des opportunités ayant un impact réel », selon M. Ek.
En 2017, l’entreprise comptait environ 3 000 salariés, un nombre qui a plus que triplé pour atteindre environ 9 800 personnes à la fin de 2022. Depuis sa création, la plate-forme n’a jamais affiché de bénéfice net sur l’ensemble de l’année et ne réalise qu’occasionnellement des bénéfices trimestriels, malgré son succès sur le marché de la musique en ligne.
Cette nouvelle vague de licenciement chez Spotify s’inscrit dans un contexte morose pour la tech mondiale depuis début 2023. Aux Etats-Unis, les géants Meta et Microsoft ont annoncé des plans de réduction d’au moins 10 000 personnes chacun. En janvier, le géant du commerce en ligne Amazon avait aussi annoncé qu’il allait supprimer plus de 18 000 postes et la maison-mère de Google, Alphabet, environ 12 000 postes.