Starlink, un ovni dans l’univers des télécoms

Starlink, un ovni dans l’univers des télécoms


Elon Musk menace-t-il de faire tomber le ciel sur la tête des opérateurs télécoms ? En promettant un accès à Internet partout sur la planète grâce à sa constellation de satellites Starlink, le businessman américain bouscule leur univers. Se connecter au Web en pointant une antenne parabolique vers un satellite n’a rien de révolutionnaire : les premières liaisons Internet spatiales grand public remontent à 2008. Mais leur débit ne leur a pas permis de rivaliser avec les connexions filaires (ADSL et fibre optique) ou mobiles (4G et 5G).

En revanche, les satellites de Starlink, positionnés en orbite basse (550 kilomètres d’altitude) et non plus en position géostationnaire (36 000 kilomètres), renversent le rapport de force : leur débit théorique supporte la comparaison avec un très bon réseau 4G et, surtout, la vitesse de communication des données entre la Terre et l’espace (latence), cinquante fois plus rapide que celle des satellites classiques, autorise des applications comme les appels vidéo ou les jeux en réseau…

Lancé en France en mai 2021 – et malgré deux mois d’interruption au printemps 2022, le temps de purger un recours intenté par deux associations environnementales –, Starlink dit compter déjà 10 000 abonnés début décembre, soit 54 % de plus qu’à la fin de l’été. Un démarrage rapide, comparé aux « dizaines de milliers » d’abonnés revendiqués par Nordnet, la filiale d’Orange fournissant un accès à Internet par satellites géostationnaires, pourtant lancée au milieu des années 1990.

Dans le monde, Starlink, accessible dans quarante pays, revendique plus de 700 000 abonnés et autant sur liste d’attente. Et le nombre d’utilisateurs est supérieur, assure le groupe d’Elon Musk, car chaque antenne Starlink alimenterait en moyenne 2,5 personnes, voire plusieurs dizaines, simultanément, si elle est installée dans une école.

Régions enclavées en ligne de mire

Pour des questions de rentabilité, les opérateurs télécoms ont concentré le déploiement de la fibre et du mobile dans les zones les plus peuplées. Cela laisse potentiellement un boulevard dans les régions rurales ou enclavées, croit Starlink.

Aux Etats-Unis, de 28 millions à 30 millions de foyers n’ont pas de liaison très haut débit ou paient des abonnements à plus de 100 dollars (94 euros) par mois pour une qualité de service d’un autre siècle, calcule l’entreprise. Kuiper, le projet de constellation concurrent lancé par Amazon, parle, lui, de « centaines de millions » de clients pas ou mal connectés à l’échelle mondiale. Et en France, 670 000 foyers ne pourront pas avoir la fibre en 2025, lors de la fin du plan France très haut débit, selon la fédération professionnelle InfraNum.

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