sur les réseaux sociaux, un lobbying « assumé » par les opérateurs

sur les réseaux sociaux, un lobbying « assumé » par les opérateurs


« Il y a quelque chose qui pourrait bientôt disparaître sur Paris dans les prochains jours : (…) les trottinettes en libre-service, qui aident plus de 400 000 personnes à se déplacer par mois. » En quelques images pleines de conviction postées mercredi 29 mars sur TikTok, le vidéaste Marketdamp explique à ses quelque 860 000 abonnés pourquoi, d’après lui, l’interdiction des trottinettes électriques en libre-service serait une catastrophe pour la capitale française.

Comme lui, des dizaines d’influenceurs se sont ainsi fendus d’une vidéo sur le sujet. Particulièrement motivé, l’un d’entre eux lui a même consacré huit publications en deux jours. Et tous martèlent le même message : votez le dimanche 2 avril. Les électeurs parisiens sont en effet appelés, ce jour-là, dans le cadre d’une consultation organisée par la mairie, à se prononcer pour ou contre l’interdiction de ces engins dans la capitale.

Cette passion soudaine des influenceurs pour les trottinettes électriques n’a pas manqué de faire réagir certains élus, à l’instar de l’adjoint à la mairie de Paris David Belliard, chargé de la transformation de l’espace public, des transports et des mobilités. Dans un tweet publié mercredi, il dénonce ainsi la façon dont « des entreprises privées cherchent discrètement à influencer le résultat d’un vote », ajoutant : « Et demain, ce sera pour quoi ? »

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Vaste campagne de communication

Discrète, l’opération ne l’est pas réellement. Lancement d’un site Internet, tractage près de certaines universités ou à proximité des parkings de trottinettes fréquentés, bannières publicitaires sur les réseaux sociaux… Les quelques dizaines de vidéos postées sur les réseaux sociaux par les influenceurs font en effet partie d’une campagne de communication bien plus vaste, lancée le 15 mars et orchestrée par les trois opérateurs de trottinettes encore en activité dans la capitale : Dott, Lime et Tier.

« Je suis surpris de cette réaction », assure au Monde Hadi Karam. Pour le directeur général de Lime France, cette opération « faite en toute transparence » n’est qu’une façon parmi d’autres d’informer et de tenter de mobiliser les plus jeunes dans le cadre d’un vote dont les conditions « sont très contraignantes » : pas de vote en ligne, une vingtaine de lieux uniquement pour voter, un scrutin ouvert uniquement aux Parisiens et pas au reste de l’Ile-de-France… Selon le responsable, toutes les conditions sont réunies pour que l’abstention soit massive chez les plus jeunes alors qu’ils sont, d’après lui, les plus concernés (la moyenne d’âge de leurs utilisateurs est de 33 ans). « On assume d’informer », renchérissent les porte-parole des trois entreprises, joints par Le Monde.

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