Dès les premiers temps du conflit ukrainien, des restrictions concernant la livraison de puces à la Russie et à la Biélorussie ont été activées par Taiwan, dans le prolongement des sanctions économiques imposées par une partie de la communauté internationale, et notamment des Etats-Unis qui ont fait cesser les relations économiques avec ses grands groupes producteurs de CPU et GPU tels que Intel ou AMD.
Ces restrictions visent notamment à empêcher l’emploi de composants électroniques avancés pour un usage militaire et plusieurs médias évoquaient dès mi-mai l’utilisation de pièces issues de l’électro-ménager dans des chars russes, suggérant que les effets des mesures se font déjà sentir.
Le ministère taiwanais des affaires économiques a précisé le champ des restrictions imposées sur les composants électroniques. D’après le document, cité par DigiTimes, Taiwan ne peut pas exporter vers la Russie de puces offrant une cadence supérieure à 25 MHz ou une puissance de traitement de 5 GFlops, ou encore les systèmes en 32-bit ou plus.
Sont également interdits les interfaces de connexion dépassant les 2,5 Mo/s et les circuits intégrés comptant plus de 144 broches et les systèmes avec portes logiques de latence de moins de 0,4 nanoseconde.
Retour à l’âge du Megahertz
A l’heure où les systèmes informatiques communs tournent à des cadences de centaines de MHz, voire de plusieurs GHz, ces restrictions couvrent évidemment un très large champ et rendront difficile toute tentative de substitution des composants militaires par des alternatives grand public.
Les restrictions couvrent également tout le périmètre des outils de production de puces, scanners, microscopes à balayage électronique et équipements de lithographie qui permettraient éventuellement de reconstituer des chaînes de production de puces locales, sans compter la paralysie progressive des lignes existantes, faute d’accès à des pièces détachées.