Face à l’inflation et à l’inquiétude des entreprises face à une éventuelle récession économique, les perspectives du travail flexible sont devenues un peu plus incertaines ces derniers mois. Selon un récent rapport de A.Team et MassChallenge, 55 % des responsables technologiques prévoient de demander à leur personnel de travailler davantage depuis leur bureau au cours des 12 prochains mois. De plus, 53 % des dirigeants estiment qu’un ralentissement économique « faciliterait le retour des employés au bureau ».
Alors que les embauches ralentissent et que les suppressions de postes se profilent, certains employeurs pourraient bien en profiter pour inverser – ou du moins limiter – le télétravail. Il ne fait aucun doute que de nombreux dirigeants seront attentifs à la façon dont les grandes entreprises technologiques réagissent à la situation. Apple, par exemple, a licencié un certain nombre de recruteurs et prévoit de freiner l’embauche l’année prochaine pour l’aider à surmonter un climat économique incertain. Meta, Microsoft et Google ont également annoncé leur intention de ralentir l’embauche, et les quatre géants de la technologie ont pris des mesures pour que leurs employés retournent plus régulièrement au bureau ces derniers mois.
Demander aux employés de retourner au bureau en réaction à l’incertitude financière ressemble plus à un retour à ce qui leur semble familier qu’à un moyen pratique de relever les défis à venir. Si cela peut aider les dirigeants à reprendre le contrôle de l’entreprise et à la diriger de manière plus rigoureuse, cela ne va pas nécessairement contribuer à améliorer la productivité ou l’engagement. Les données de l’ONS (bureau national des statistiques du Royaume-Uni) indiquent que 78 % des employés qui télétravaillent d’une manière ou d’une autre font état d’un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée.
Un arbitrage douloureux à venir ?
Les télétravailleurs pourraient également choisir de retourner au bureau si le télétravail devient nettement plus coûteux. Au Royaume-Uni, par exemple, les factures d’énergie augmentent rapidement. Les factures de services publics augmentent déjà en raison du travail à domicile, et à l’approche de l’hiver, de nombreux employés seront contraints de choisir entre des factures de chauffage coûteuses, une maison froide ou un trajet quotidien.
La question de savoir si les employés économiseront ou non de l’argent en travaillant depuis leur bureau cinq jours par semaine est une autre question. Les trajets domicile-travail peuvent coûter cher, et si les parents doivent soudainement penser à la garde des enfants, il se peut que le télétravail reste l’option la plus économique. Dans tous les cas, cela va s’ajouter à un exercice d’équilibre complexe.
Pour leur part, les dirigeants doivent tenir compte de l’impact de leurs décisions en période d’incertitude économique sur les employés. Les factures peuvent augmenter, mais les salaires restent à la traîne. Il est vrai que les dirigeants doivent gérer une entreprise et penser aux résultats financiers, mais s’ils imposent un retour au bureau qui met le personnel dans une situation financière difficile, cela ne résoudra aucun des problèmes qu’ils tentent de résoudre.
Peu importe ce que les mois à venir nous réservent, il sera difficile de revenir en arrière en ce qui concerne le travail hybride. Les récessions peuvent avoir pour effet de figer les gens dans leur rythme ou d’encourager les entreprises à revenir à ce qui leur semble sûr. Mais ce qui fonctionnait auparavant ne fonctionnera peut-être plus à l’avenir et les entreprises doivent réfléchir à ce qu’elles pourraient perdre en revenant aux anciennes méthodes de travail.
Source : ZDNet.com
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