Test de la Sony DualSense Edge pour PS5 : plus premium que pro

Test de la Sony DualSense Edge pour PS5 : plus premium que pro


L’événement n’est pas anodin. La sortie de la DualSense Edge marque la première fois que Sony et sa division PlayStation développe eux-mêmes une manette « accessoire ». Jusqu’à présent, le constructeur japonais s’était contenté de créer un label de validation officiel, mais laissait le terrain à ses partenaires comme Nacon, Razer ou encore Thrustmaster. Face à la popularité de la Xbox Elite et toute la gamme d’accessoires personnalisés qu’offre son concurrent direct Microsoft, il semble que PlayStation n’ait pas eu d’autre choix que de lui répondre avec la sortie de la DualSense Edge pour PlayStation 5.

Manette elle-même

Il n’est pas choquant de voir un sobriquet aussi doux que DualSense Edge être repris pour cette manette, loin du « Elite » qui laisse presque à penser à des instincts belliqueux. L’Edge est très clairement une DualSense, dans sa forme comme dans sa prise en main. On notera quand même un poids loin de la cure d’amincissement, puisqu’on arrive à 330 grammes contre 282 grammes pour le modèle classique. Une différence pas si notable sur le papier, mais qui se ressent vraiment lorsqu’on est posé sur son canapé.

© Lionel MORILLON / 01net.com

Au-delà de ça ? Il faudra évidemment aller chercher du côté des boutons ajoutés çà et là à la prise en main. On commence par les deux boutons de fonction, situés en dessous des deux joysticks, toujours placés à la parallèle en bas de la manette. Ces derniers remplissent la même fonction chacun : permettre à l’utilisateur de changer de profil à la volée, en les combinant avec l’une des quatre touches de façade de la manette (carré, roix, rond, triangle), après configuration, bien sûr. Il est aussi possible de régler le volume en utilisant la croix directionnelle.

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De là naît déjà une première interrogation : pourquoi avoir cette touche aussi bien à gauche qu’à droite ? À l’usage, par leur placement, il est évident que seule la main gauche ira principalement appuyer sur le bouton de fonction quand la main droite ira chercher le profil. Puisque sélectionner un profil sur la croix directionnelle n’est pas possible, le bouton placé à droite paraît bien futile pour le peu de fonction qu’il occupe. Surtout que cette touche n’est pas reprogrammable.

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C’est au dos que l’on retrouvera les changements les plus marquants de la DualSense Edge. Tout d’abord, la distance d’activation des deux sticks peut être changée grâce à un interrupteur placé sur les côtés de ceux-ci. Trois distances sont possibles : le parcours traditionnel, le mi-parcours, et une activation instantanée. Cette fonctionnalité est presque obligatoire sur une manette se réclamant « professionnelle », puisqu’elle permet aux joueurs de titres nerveux de diminuer leur temps de réaction et la fatigue en supprimant un effort inutile. Ces réglages fonctionnent superbement bien.

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Et nous avons ensuite deux petites zones aimantées, dans lesquelles vous pourrez insérer deux types d’accessoires : de longues palettes, pouvant être orientées sur la longueur ou la largeur, ou des demi dômes, qui vont mettre ces touches à distance d’articulation. Ces deux nouvelles touches — dont le comportement est programmable — sont bien positionnées, et les palettes en particulier offrent un excellent confort. Nous sommes cependant moins convaincus par les demi dômes, que nous avons eu tendance à faire sautiller plus d’une fois en reprenant la manette en main, et dont l’aimant n’est pas assez puissant pour éviter qu’ils bougent de leur emplacement.

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Enfin, vous pourrez remarquer une petite glissière baptisée « release » au dos, qui vous permettra de faire sauter à l’avant le cache entourant les joysticks. Ce cache signe une grosse différence avec la DualSense originale, puisque son revêtement glossy plutôt que mat est un piège à traces de doigts. Il est difficile d’expliquer pourquoi Sony a choisi de faire ce retour en arrière sur la DualSense Edge, qu’on n’apprécie pas le moins du monde. Heureusement, il cache une fonctionnalité que l’on aime vraiment : la possibilité de déconnecter, par le biais de deux petits leviers, les deux joysticks de leurs socles. Une opération de maintenance, surtout, puisque Sony prévoit de commercialiser ces deux joysticks séparément, de manière à réparer la manette à domicile si le besoin se fait ressentir. Le système est élégant, et évite que cette manette professionnelle ne soit abandonnée trop tôt par les ponceurs de sticks.

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Ces mêmes sticks peuvent changer de capuchon pour prendre, au choix : les dômes convexes habituels de la DualSense ou des dômes concaves hauts ou bas. Il est ici plus que dommage de ne pas retrouver des dômes convexes plus hauts, qui sont souvent plébiscités chez les joueurs de FPS, quand les dômes concaves des DualShock originelles ne sont plus appréciés que par une tranche toujours plus fine des joueurs. Le reste des boutons ne change pas de la DualSense classique, à ceci près que les membranes des boutons croix/carré/triangle/rond nous semblent un brin plus molles qu’à l’accoutumée. Il est cependant difficile de déterminer si cela n’est pas tout simplement dû à l’usage.

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Un dernier élément se glisse dans le paquetage déjà bien fourni de cette manette : un câble USB tressé de grande longueur couplé à un système de blocage de la prise à même la manette. Vous pouvez en effet glisser ce câble dans un petit boîtier en plastique bon marché, qui viendra ensuite glisser deux accroches au dos de la manette pour que votre connexion ne puisse jamais être interrompue par des pas peu maîtrisés face à vous. Pourquoi pas, mais le fait que ce petit boîtier soit lui-même très fragile et qu’il n’est conçu que pour ce câble officiel ne joue pas en la faveur du système, qu’on aurait aimé mieux conçu et ouvert à d’autres fabricants.

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Vous le comprenez à la suite de cette description : on ne peut pas reprocher à la DualSense Edge une mauvaise prise en main, puisque celle-ci est tout simplement identique à celle de la DualSense. Une manette dont l’ergonomie a déjà fait ses preuves, et qui continue d’être ultra-confortable. La DualSense Edge est une très bonne manette PS5, comme on en fait déjà beaucoup, et propose les options “professionnelles” que l’on attend d’elle, à l’exception de la possibilité de disposer les sticks de manière asymétrique. Mais sur ce point, on pardonnera Sony qui ne peut se séparer d’un trait devenu aujourd’hui un marqueur de sa différence.

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Quid de la configuration ?

En termes de possibilités, la DualSense Edge est là encore… une DualSense. Dans le meilleur sens du terme cette fois-ci, puisqu’elle est la seule manette pro du marché qui permet de profiter des améliorations de vibration proposées par la marque et de la tension variable des gâchettes.  Mais c’est aussi quelque peu ironique, car le support de cette fonction pourrait lui permettrait de proposer l’activation courte de ces fameuses gâchettes de manière logicielle, si les développeurs du conglomérat japonais voulait bien s’y pencher.

Son autonomie en prend par contre un petit coup, avec 7 heures et 10 minutes d’usage intensif (luminosité au maximum, sur un jeu utilisant régulièrement les vibrations) constatées contre une moyenne d’une dizaine d’heures avec la DualSense. La différence n’est pas si marquée malgré tout, et elle tiendra bien une session intensive de jeu sur une journée entière… en comptant quelques pauses pour votre ventre et vos yeux, ou en revoyant la luminosité et la puissance des vibrations à la baisse.

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Il s’agit aussi de la manette ayant la meilleure intégration native avec la PlayStation 5, et il le fallait absolument pour justifier cet achat. Dès la connexion, la dernière console de Sony vous propose de faire un tour du côté des réglages du bestiau, qui se retrouvent dans la catégorie accessoire des paramètres. Pas besoin d’une application supplémentaire sur le PSN, ou même de faire ses réglages sur PC/mobile avant de la connecter sur console, comme c’est souvent le cas du côté de ses concurrents.

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Les réglages sont plus que chiches. On a accès à trois profils personnalisables, puisque le quatrième est réservé à la configuration par défaut de la DualSense. Et on est quelque peu abasourdi par certains manquements de l’équipe chargée du logiciel. Il est possible de régler finement le comportement de chaque joystick, de manière à réduire ou ralentir la course du curseur à l’écran par exemple, et cette interface est claire et concise. Il en va de même pour le fait de réattribuer chaque touche pour que celle-ci prenne une fonctionnalité différente : Triangle peut devenir Rond, les deux touches personnalisables peuvent prendre toutes les fonctions du monde, et ainsi de suite. Il est possible de changer de profil à la volée en jeu grâce aux touches Fonction, ou de passer rapidement par l’outil de configuration avant de reprendre sa partie. Le tout se fait vraiment sans effort, et de manière très naturelle. On regrettera seulement de ne pas pouvoir reprogrammer ces touches Fonction, pour donner notamment plus d’utilité à la touche de droite un brin lésée à l’usage.

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Par contre… Il n’est possible que d’attribuer une seule touche… à une touche. Les combinaisons de touches sont impossibles, alors que cette fonctionnalité aurait pu faire toute la différence pour des joueurs de MMORPG comme Final Fantasy XIV (dont une barre de raccourci peut être appelée en combinant R2 et L2) ou les joueurs de jeux de combat comme Street Fighter V (dont les plus puissantes attaques doivent être lancées en utilisant deux à trois touches de poings/pieds). C’est un grave manquement face à la concurrence, qui intègre ces fonctionnalités depuis bien longtemps, et qui laisse à penser que la DualSense Edge a été développée sans considération pour ses concurrentes sur ses fonctionnalités. Il en va de même pour la possibilité de créer des macros par exemple, ou d’activer un mode turbo, même si ces deux fonctionnalités sont souvent pointées du doigt pour les tricheries qu’elles permettent. Qu’importe : Sony aurait très bien pu développer un mode Compétition qui les désactive lors des tournois. C’est censé être son avantage que de maîtriser la plate-forme de bout en bout.

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Autre déception : il n’est pas vraiment possible de régler la manette sur d’autres plates-formes que la PS5. La DualSense Edge est bien reconnue immédiatement sur PC, et garde en mémoire sa dernière configuration utilisée, mais un petit outil local aurait été apprécié. On notera au moins qu’elle est bien compatible avec l’application Remote Play native et officielle, même si les touches Fn ne sont pas reconnues une fois connecté à la PS5 à distance ; pas de reconfiguration possible non plus dans ce cadre.

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Sans parler de minimum syndical, le suivi logiciel de Sony sur cette DualSense Edge accuse de petits loupés çà et là qu’elle ne peut pas vraiment se permettre en arrivant très tardivement sur ce marché aujourd’hui lucratif. C’est une déception d’autant plus grande qu’elle réclame un tarif bien au dessus du lot de ses concurrentes. La conclusion est simple : elle se doit absolument d’être meilleure que ses rivales… et ne l’est pas. Elle en a certes le potentiel grâce à d’éventuelles mises à jour logicielles, mais on ne peut la juger que pour ce qu’elle apporte au jour de sa sortie.



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