Mistral AI poursuit son implantation dans différents secteurs de l’économie. La licorne compte déjà des clients grands comptes dans la banque et l’assurance (BNP Paribas, Axa…), les transports (CMA CGC) et l’énergie (TotalEnergies).
Ses technologies trouvent aussi des cas d’application dans le domaine de l’enseignement et de la recherche.
Mistral AI a en effet (outre Neoma début juin) signé un partenariat d’innovation avec le secteur public.
Un chatbot pour étudiants, enseignants et administratifs
Le ministère chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (MESR) et l’Agence de mutualisation des universités et établissements (AMUE) ont confié un projet technologique à la jeune pousse française. Le but : concevoir un agent conversationnel.
Le chatbot basé sur l’IA générative est destiné à la fois aux étudiants, aux enseignants et aux personnels administratifs de l’enseignement supérieur. Pour cela, l’agent IA doit couvrir, dans le cadre d’une phase d’expérimentation, trois cas d’usage prioritaires.
Pour les étudiants, l’outil conversationnel remplira la fonction de “tuteur virtuel personnalisé”. Les enseignants disposeront quant à eux d’un assistant pour la préparation de leurs cours et le suivi pédagogique. Enfin, les personnels seront assistés sur des tâches administratives (rédaction de documents, réponses aux usagers, par exemple).
Pilote avec des exigences de sécurité et de souveraineté
Le calendrier prévoit un lancement des expérimentations à partir de septembre. Pour cette phase préliminaire, plus de 3000 utilisateurs de 21 établissements pilotes seront impliqués. En associant une vingtaine d’universités, le ministère entend “favoriser la mutualisation des retours d’usage et des données.”
Dans son communiqué, il insiste également sur son “exigence particulière” à l’égard des enjeux de sécurité et de souveraineté numérique. Une manière pour le ministère de limiter la place prépondérante de Microsoft dans le secteur ?
Des contrats signés par l’Éducation nationale et Polytechnique avaient créé la polémique plus tôt en 2025. Ils interrogeaient également sur la cohérence de la politique du gouvernement et son discours sur la souveraineté numérique.
Appel d’offres à grande échelle en 2026
L’Enseignement supérieur fait donc le choix d’un éditeur français pour ses tests en IA. Son ambition avec le projet d’agent conversationnel est de poser les bases “d’un appel d’offres à plus grande échelle courant 2026.”
Le pilote vise ainsi à permettre “de calibrer finement les besoins des utilisateurs ainsi que fonctionnalités et les performances de l’agent.” Le ministère et AMUE anticipent son déploiement à terme dans 180 établissements d’enseignement supérieur et de recherche en France.
L’expérimentation est décrite par le ministre, Philippe Baptiste, comme « une étape décisive pour construire, avec et pour les universités, des outils innovants, souverains et adaptés aux besoins concrets de la communauté de l’enseignement supérieur. »