Le satellite britannique Skynet-1A a été retrouvé à des milliers de kilomètres de sa position initiale, sur l’orbite géostationnaire. Inactif depuis des années, il a contribué aux communications militaires au-dessus de l’Afrique de l’Est, pendant la Guerre froide. Désormais, il se trouve à l’ouest de l’Amérique latine.
Au-dessus de l’Afrique de l’Est et au niveau de l’Équateur, le plus vieux satellite britannique, Skynet-1A, suivait une position géostationnaire depuis son lancement en 1969, quelques mois après l’arrivée du premier équipage sur la Lune. En pleine Guerre froide, le Royaume-Uni positionnait ce satellite a des fins de communications militaires, mais le perdait quelques années plus tard, en juin 1977, sans qu’il ne puisse être relancé. Depuis cinquante ans, nous le pensions en pleine dérive, et en vue de sa position et de son altitude sur l’orbite géostationnaire (36 000 kilomètres) ce dernier aurait dû dériver petit à petit vers l’Est, pour se retrouver au-dessus de l’Océan indien.
Pourtant, c’est tout l’inverse qui s’est produit, et il semblerait que quelqu’un ait déplacé Skynet-1A, « sans que l’on ne sache ni qui ni pourquoi », titrait la BBC. « La mécanique orbitale signifie qu’il est peu probable que le vaisseau spatial militaire d’une demi-tonne ait simplement dérivé jusqu’à son emplacement actuel », expliquait le journaliste Jonathan Amos, alors que Skynet-1A se retrouve aujourd’hui à l’ouest de l’Amérique latine. « C’est toujours d’actualité car celui qui a déplacé Skynet-1A ne nous a pas rendu service », commentait le consultant spatial Dr Stuart Eves.
Le satellite Skynet-1A dans un puit de gravité
Le consultant ajoutait que dans sa zone actuelle, le satellite britannique continuait de errer, quelques fois un peu plus à l’ouest, et quelques fois un peu plus à l’est, dans une zone que l’on appelle « puit de gravité », aux alentours du 105e degré de longitude ouest. « Comme une bille au fond d’un bol », ses mouvements mettraient régulièrement en danger d’autres satellites et « parce qu’il est mort, le risque est qu’il heurte quelque chose. Comme c’est ‘notre’ satellite, nous en sommes toujours responsables », ajoutait Dr Stuart Eves.
Mais il reste encore à savoir qui aurait « déplacé » l’astre, qui de par sa localisation, n’aurait pas pu se retrouver aussi éloigné de sa position d’origine sans une intervention de ses propulseurs, ou d’un autre appareil externe. La principale piste concerne le pays du fabricant du satellite, les États-Unis. « Le premier satellite Skynet a révolutionné les capacités de télécommunication du Royaume-Uni, permettant à Londres de communiquer en toute sécurité avec les forces britanniques situées jusqu’à Singapour. Cependant, d’un point de vue technologique, Skynet-1A était plus américain que britannique puisque les États-Unis l’ont construit et lancé », commentait dans un article sur l’évolution du programme Skynet, le Dr Aaron Bateman, et cité par la BBC.
Lire aussi Galileo : le GPS européen face au plus grand défi de son histoire
En poursuivant ses recherches, le journaliste découvrait qu’avant sa retraite en juin 1977, les commandes du satellite Skynet-1A avaient effectivement été transférées aux mains des Américains. Mais de là à déplacer l’astre sur la position actuelle ne permet en rien d’y trouver une explication. Le satellite aurait plutôt dû relever son altitude, pour rejoindre une zone désormais présentée comme « le cimetière orbital », où les anciens satellites se trouvent pour éviter de gêner l’orbite à 36 000 kilomètres, utilisée par les satellites géostationnaires actifs.
« Le cimetière est désormais une pratique courante, mais dans les années 1970, personne ne se souciait vraiment de la durabilité de l’espace », finissait par mentionner le journaliste Jonathan Amos.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.
Source :
BBC