une bonne recette à laquelle il manque encore quelques ingrédients

Un an après l’Edge 50 Fusion, le nouveau Edge 60 Fusion conserve les bases appréciées : design épuré, ergonomie maîtrisée, mais renforce sa fiche technique. Le processeur est rafraîchi, l’écran gagne en luminosité et le verre Gorilla Glass 7i apporte une robustesse accrue. Côté photo, malgré des capteurs identiques, les algorithmes optimisés promettent de maintenir des résultats convaincants. La batterie, plus généreuse, et les coloris audacieux complètent un package séduisant sur le papier.

Motorola parle de « premium accessible » pour décrire l’Edge 60 Fusion, une formule qui résume bien son approche : proposer des innovations habituellement réservées au haut de gamme, comme les outils IA, tout en gardant un prix raisonnable. Reste à voir si le téléphone tient ses promesses une fois en main, entre endurance, réactivité et utilisation quotidienne. La marque a-t-elle réussi à nous offrir un autre bon smartphone avec ce nouveau modèle ? C’est ce que nous allons voir dans ce test.

Prix et disponibilité

Sorti le 2 avril 2025, le Motorola Edge 60 Fusion se positionne à 399,99 € dans sa version unique (8 Go de RAM + 256 Go de stockage extensible). Face à des rivaux comme le Galaxy A36 ou le Nothing Phone (3a), Motorola mise sur ce combo prix-agressif et bonus pour séduire.

Au choix, trois coloris : gris « slipstream », vert « amazonite » ou rose « zéphyr ». Dans le carton, on retrouve un câble USB-C et une coque assortie, de quoi démarrer l’aventure sans avoir peur de le casser.

Design : un véritable aspect premium

Le Motorola Edge 60 Fusion joue la carte de l’ergonomie avec un écran aux quatre bords incurvés, assez rare à ce prix. Cette forme épouse naturellement la paume, tandis que son profil de moins de 8 mm d’épaisseur et son poids autour de 170 g le rendent étonnamment léger.

Motorola collabore à nouveau avec Pantone pour ses coloris. La coque et le cadre s’harmonisent parfaitement, évitant les contrastes criards. Le module photo, légèrement saillant, se fond dans le matériau du dos grâce à un habillage continu, une signature de la marque. Loin des designs tape-à-l’œil de certains concurrents, l’appareil mise sur la sobriété.

Avec le Gorilla Glass 7i sur l’écran de 6,67 pouces, Motorola mise sur une protection renforcée contre les chutes et les rayures. Le smartphone cumule les certifications IP68 (étanchéité à l’eau douce et à la poussière) et IP69 (résistance aux jets haute pression), rare à ce prix. Il supporte aussi les environnements salins et les chocs, validé par le standard militaire MIL-STD-810H. Même si le verre n’atteint pas le niveau du Gorilla Glass Victus 2, l’ensemble offre une durabilité supérieure à la moyenne des modèles sur ce segment.

Malgré une dalle incurvée sur les quatre côtés, qui affine visuellement les bordures, le Edge 60 Fusion conserve des fonctionnalités basiques accessibles : lecteur d’empreinte sous l’écran, capteur selfie centré et câble USB-C inclus.

Motorola prouve ici qu’un design ergonomique n’oblige pas à sacrifier la résistance ou l’esthétique minimaliste, même en évitant les effets de mode. Ce Motorola Edge 60 Fusion est très réussi.

Ecran : une belle dalle, mais pas au niveau des meilleures

Avec son écran pOLED de 6,7 pouces aux bords incurvés, le Motorola Edge 60 Fusion mise sur l’immersion visuelle. La dalle affiche une définition plus élevée que son prédécesseur (1220 x 2712 pixels), ce qui porte la densité de pixels à 446 ppp. Un gain notable pour la finesse des détails, même si le taux de rafraîchissement maximal passe de 144 Hz à 120 Hz. Pas de technologie LTPO ici, mais l’affichage alterne intelligemment entre 60 et 120 Hz selon l’usage, pour économiser la batterie sans sacrifier le confort.

Côté performances, l’écran se montre convaincant. En plein soleil, d’après les mesures de 01lab, sa luminosité moyenne atteint 1396 cd/m², mais fait étrangement moins en HDR, à 1328 cd/m² La nuit, la luminosité minimale de 3,268 cd/m² est un peu trop élevée pour éviter vraiment toute fatigue oculaire.

Motorola propose trois calibrages de couleurs. Par défaut, le mode « éclatant » mise sur des teintes saturées (delta E moyen de 5,03). Pour plus de naturel, le mode dédié réduit les excès (delta E à 3,08), même si ce n’est pas encore parfait. Un mode Pantone vient compléter les options disponibles.

Enfin, la dalle couvre intégralement les espaces sRGB et DCI-P3, avec un HDR10+ compatible pour les contenus exigeants. Malgré l’absence de LTPO, l’écran s’adapte bien aux besoins quotidiens, des films aux jeux mobiles. Les bordures réduites et le « menton » discret renforcent l’impression d’écran sans interruption.

Le Edge 60 Fusion mise sur un écran équilibré : définition accrue, gestion intelligente du rafraîchissement et colorimétrie personnalisable. Si la luminosité manuelle reste modeste, le mode auto et les contrastes pOLED rattrapent le tout, pour un résultat compétitif dans sa gamme.

Performances : le minimum syndical

Sous le capot du Edge 60 Fusion, Motorola a choisi le MediaTek Dimensity 7300, un SoC milieu de gamme déjà vu sur le CMF Phone 1 ou le Xiaomi Redmi Note 14 Pro 5G. Avec ses huit cœurs et sa compatibilité 5G, il assure le minimum syndical pour les tâches courantes : navigation web fluide, lancement d’apps rapide et multitâche correct.

Les 8 Go de RAM (extensibles virtuellement) évitent les plantages, mais des micro ralentissements surgissent quand trop d’applications tournent en arrière-plan. Le démarrage reste cependant lent : 70 secondes pour atteindre l’écran de verrouillage, un détail agaçant si vous éteignez souvent l’appareil.

Dans les tests CPU, le smartphone se classe bon dernier face à des concurrents comme le Nothing Phone (3a), sans être totalement largué. En revanche, les benchmarks graphiques révèlent un écart marqué avec le Galaxy A56. La puce peine sur les jeux exigeants : Warzone peine un peu à fonctionner, avec des saccades fréquentes. Pour du Wild Rift en basse qualité, le framerate reste stable à 60 fps. Bref, il faut ajuster ses attentes, ou opter pour un Poco X7 Pro à prix équivalent, plus taillé pour le gaming.

La bonne nouvelle, c’est que ces performances assez modestes lui permettent de rester au frais. La température maximale que nous avons mesuré étant seulement de 36,4 degrés. Le smartphone se révèle aussi très stable, avec 94,9 % sur 3DMark. Il fait ici mieux que bon nombre de ses concurrents.

Malgré ses performances modestes, le Dimensity 7300 tient la distance. Lors de sessions prolongées, le SoC se bride un peu pour éviter la surchauffe, mais la température externe ne dépasse pas 37°C. Une gestion thermique efficace, qui préserve le confort d’utilisation.

Autonomie et recharge

Avec sa batterie de 5 200 mAh, le Edge 60 Fusion gagne 200 mAh par rapport à son prédécesseur et à certains concurrents comme Samsung. Cette augmentation, couplée à un composant énergétiquement optimisé, offre une autonomie mixte solide de 18 heures et 21 minutes selon notre protocole de test. En utilisation classique (réseaux sociaux, appels, navigation), le smartphone tient donc près de deux jours.

Pour le recharger, la puissance maximale de 68 W en filaire fait le job : un plein complet prend environ 64 minutes avec un chargeur compatible, et 10 minutes suffisent pour atteindre 25 %. Bon à savoir : aucun chargeur n’est fourni dans la boîte, mais le téléphone fonctionne avec des modèles tiers grâce au standard Power Delivery.

Dommage que le sans-fil soit absent, surtout à ce prix. Néanmoins, les gros utilisateurs y trouveront leur compte : lors de sessions gaming intensives, le Edge 60 Fusion tient assez longtemps. Et pour un usage quotidien mixte, une journée et demie sans prise est réaliste.

Malgré l’absence de charge sans fil, le Edge 60 Fusion séduit par son duo batterie endurante et recharge rapide. Un bon choix si vous recherchez un smartphone fiable au quotidien.

Logiciel : une interface épurée

Le Edge 60 Fusion a droit à Android 15 et l’interface Hello UX de Motorola, une surcouche légère qui préserve l’essence du système Google. Les modifications sont subtiles : pas de galerie maison (remplacée par Google Photos), des menus épurés et quelques outils maison mis à jour indépendamment. Côté mise à jour, Motorola promet trois versions Android (jusqu’à Android 18) et des correctifs de sécurité jusqu’en 2029. Un engagement correct, mais qui reste en retrait face à Samsung dans ce segment.

La star ici, c’est Moto AI. Cet ensemble d’outils locaux (pas de cloud) inclut Prends des notes pour transcrire et résumer audios/écrans, Mémorise pour capturer instantanément idées ou visuels, et Magic Canvas, un générateur d’images via texte. Accessibles via un widget, un double-tap arrière ou le bouton d’alimentation, ces fonctions se centralisent dans Journal, une appli inspirée d’iOS et Nothing. Mais attention : elles ne sont disponibles qu’en anglais, espagnol ou portugais. Autre limite : un compte Motorola est requis pour certaines options.

Malgré une expérience globalement propre, le téléphone n’échappe pas aux écueils classiques. On trouve des apps préinstallées (Facebook, TikTok, LinkedIn…) supprimables, mais la mise en route impose des suggestions intrusives. Pire : l’interface propose parfois d’installer des applis en un clic accidentel, un piège énervant. Heureusement, les services Google et Motorola restent discrets si on ne les utilise pas.

Côté intégration, le Smart Connect surprend par sa polyvalence. Il lie fluidement le smartphone aux PC Windows 11, permettant même de contrôler le téléphone avec une souris d’ordinateur. Le mode bureau sans fil transforme l’appareil en trackpad, idéal pour du multitâche léger. Cerise sur le gâteau : Gemini (IA Google) est accessible via une pression longue sur le bouton d’alimentation, offrant une alternative à Moto AI.

Le Edge 60 Fusion mise sur un logiciel équilibré, sobre mais doté d’outils IA pratiques. Si les mises à jour pourraient être plus longues et les apps préchargées mieux maîtrisées, l’ensemble reste réactif et bien pensé pour les utilisateurs cherchant simplicité et connectivité à travers leurs appareils.

Photo et vidéo

Le Motorola Edge 60 Fusion utilise une configuration photo simplifiée, mais efficace. À l’arrière, on retrouve un duo de caméras : une principale de 50 mégapixels (Sony LYTIA 700C) avec stabilisation optique et ouverture f/1.8, accompagné d’une caméra ultra-grand-angle/macro de 13 mégapixels (f/2.2). Le selfie monte à 32 mégapixels. Si l’absence de téléobjectif limite le zoom optique, le smartphone a aussi droit à un capteur dédié à la captation des couleurs.

Grand angle

En lumière naturelle, le capteur principal impressionne par sa netteté et son rendu des détails. Les textures (bois, végétation) sont précises, même en bordure d’image. L’autofocus rapide et la stabilisation évitent les flous accidentels. Les couleurs restent vives sans exagération, et la balance des blancs respecte les ambiances chaudes ou froides. La dynamique est bien gérée : pas de surexposition dans les ciels clairs, et les ombres conservent leurs détails. En intérieur, le bruit est quasi absent, même en zoomant légèrement.

De nuit, les performances restent honorables. La netteté baisse légèrement, mais les textures restent visibles. Le lissage logiciel est présent sans étouffer les détails. Le bruit, surtout dans les zones sombres, affiche un grain fin et contrôlé. Les sources lumineuses ne génèrent pas de halos gênants, et les couleurs gardent leur naturel. La stabilisation évite les flous de mouvement, même en conditions difficiles.

Ultra grand-angle

Avec son angle de 120°, ce capteur est idéal pour les paysages ou les groupes. Les détails au centre sont corrects, mais les bords deviennent moins précis et présentent des aberrations chromatiques. Les couleurs restent cohérentes avec le capteur principal, et l’exposition gère correctement les contrastes.

Dans l’obscurité, l’ultra-grand-angle montre ses limites. Les images deviennent souvent floues, avec un bruit prononcé et peu de détails. Même les zones éclairées manquent de précision. À réserver aux situations bien éclairées. Le capteur ultra-grand-angle sert aussi pour les macros. En bonne lumière, les couleurs sont fidèles et le bruit minimal. Mais la mise au point fixe oblige à ajuster manuellement la distance, ce qui peut assombrir le sujet. Les détails restent moyens, sans réelle finesse.

Zoom

Le zoom 2X tire parti du capteur principal pour un rendu quasi « lossless », net et détaillé. En 4X, la qualité baisse : textures lissées, détails estompés. En 10X, l’image devient pixelisée, même de jour.

De nuit, le zoom (quel que soit le facteur) produit des photos floues et bruitées, c’est dommage.

Portrait

Que ce soit de jour ou de nuit, le mode portrait offre un détourage généralement précis, avec quelques ratés sur les contours complexes (cheveux fins, arrière-plans proches). L’exposition maîtrise les reflets et les peaux conservent des teints naturels, grâce au partenariat avec Pantone. De nuit, un peu de bruit apparaît, mais l’éclairage du sujet reste équilibré, sans surexposition artificielle.

Selfie

Le capteur de 32 mégapixels produit des selfies détaillés, avec des couleurs légèrement plus froides qu’à l’arrière. En contre-jour, les ombres manquent parfois de nuances, mais l’exposition globale reste équilibrée.

Vidéo

En 4K à 30 fps, les vidéos sont stables, avec un autofocus réactif et discret. La dynamique et les couleurs rivalisent avec les clichés photo. Le capteur ultra-grand-angle se limite au 1080p, mais la stabilisation reste correcte.

Le zoom vidéo (jusqu’à x2) est exploitable en 1080p, mais perd en qualité en 4K. L’audio isole bien les voix, malgré une sensibilité persistante au vent.

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