Unity fait en partie marche arrière

Unity fait en partie marche arrière


Ces ajustements et les excuses qui les accompagnent suffiront-ils à apaiser les esprits ? Dans une lettre ouverte publiée vendredi 22 septembre, Marc Whitten, l’un des cadres dirigeants de Unity Technologies, a annoncé la nouvelle mouture de la politique de frais que son entreprise, qui produit l’un des outils de création de jeux vidéo les plus utilisés de l’industrie, entend mettre en place. « Nous aurions dû en discuter avec davantage d’entre vous et aurions dû mieux prendre en compte vos retours avant d’annoncer notre nouvelle politique », écrit-il, ajoutant être « désolé ». « Nous avons entendu votre inquiétude », assure-t-il.

Initialement, le 12 septembre, la société avait annoncé que chaque studio allait, à partir du 1er janvier 2024, devoir s’acquitter d’une taxe quand un jeu conçu avec son moteur de jeu vidéo était téléchargé par un utilisateur. La taxe devait s’appliquer pour toutes les premières installations d’un jeu développé par un studio si ce dernier franchissait certains seuils en matière de revenus et de nombre de téléchargements. Son montant devait également évoluer en fonction de la version de Unity mise à contribution pour le développement du jeu.

Face aux protestations des studios – certains menaçant même de retirer leur jeu de la vente –, Unity a finalement fait en partie marche arrière. Les développeurs utilisant la formule Unity Personal, destinée aux particuliers ou aux petites entreprises, ne seront finalement pas concernés par la taxe, et le plafond au-dessous duquel les développeurs en sont exemptés a été fixé à 1 million de dollars (940 000 euros) de chiffre d’affaires sur douze mois. Pour ceux qui utilisent les formules supérieures (Pro et Entreprise), la taxe pour chaque installation ne s’appliquera que pour les jeux utilisant la prochaine version d’Unity, qui doit être lancée en 2024. Les développeurs pourront également choisir entre la taxe ou un pourcentage de leurs ventes (2,5 %).

Les moteurs sont des rouages essentiels de la création d’un jeu vidéo. Ils permettent, par exemple, de composer les animations des personnages, les cartes du jeu ou les éclairages. Jusqu’ici, Unity avait les faveurs des studios de petite taille en raison de son modèle économique : la plate-forme proposait en effet un accès gratuit pour les structures aux faibles revenus et un système d’abonnement au-dessus d’un certain seuil. Unity cherche actuellement à se refaire une santé : fondée en 2004, la société est entrée en Bourse en 2020 et a recouru, depuis, à plusieurs vagues de licenciements, la dernière (600 personnes, soit 8 % de sa masse salariale) datant du mois de mai, rapporte CNBC.

Le Monde



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