Veolia est rigoureusement multi-fournisseurs. La filiale IS&T Eau France du groupe exploite depuis plusieurs années des services cloud d’AWS. Dans le domaine de l’IA générative, la multinationale faisait ses débuts en 2023 avec Azure OpenAI et GCP.
Depuis, l’industriel fournit donc à ses 213.000 collaborateurs un Secure GPT pour diverses tâches liées à la productivité individuelle.
A présent, et à l’image d’autres entreprises, Veolia s’attaque au déploiement de cas d’usage moins génériques de la GenAI.
Les données de Veolia couplées aux LLM de Mistral AI
Pour développer ces nouvelles applications, le spécialiste de l’eau, des déchets et de l’énergie fait appel à la licorne Mistral AI. L’annonce a été faite à quelques jours du sommet mondial de l’IA à Paris. Le calendrier ne doit rien au hasard.
L’agenda est en effet propice aux annonces. D’ailleurs, quelques jours plus tôt, c’est France Travail qui officialisait un partenariat avec la startup française de l’IA générative. Avec celle-ci, Veolia ambitionne lui de diffuser la GenAI au sein de ses sites industriels.
La finalité de ce rapprochement technologique : “transformer la gestion et le suivi des sites industriels pour la gestion de l’eau, le recyclage des déchets et la production locale d’énergie” en combinant les données de Veolia et les LLM de Mistral AI.
Du RAG pour la recherche dans les bases de connaissances
Mais quid des cas d’usage concrets ? L’entreprise reste un peu vague à ce stade. Elle évoque la possibilité “de dialoguer avec l’usine” et anticipe “transparence sans précédent” et modernisation du “suivi des installations.”
C’est flou. Les informations communiquées suggèrent néanmoins plusieurs cas d’usage basés sur “des discussions interactives”, en clair un fonctionnement des outils d’IA en mode conversationnel pour des métiers industriels.
Un cas d’usage paraît plus clairement identifiable : l’accès interactif et en langage naturel à des bases de connaissances pour les techniciens et opérateurs. Veolia cible en particulier les “bases de connaissances techniques” et l’accès aux données critiques.
Projets comparables chez Total, RATP et Getlink
TotalEnergies exploite ainsi du RAG sur ses raffineries afin de fournir de la recherche augmentée à ses techniciens pour accélérer l’accès aux rapports de maintenance. L’énergéticien s’appuie dans ce domaine sur la technologie de l’éditeur Sinequa.
Dans les transports, la RATP a elle aussi développé sa propre interface d’accès aux bases de connaissances pour ses agents en station. Le cas d’usage, visant à fournir un “accès simple et ergonomique” aux informations utiles, était détaillé en octobre dernier lors du salon Big Data & AI Paris.
Getlink, l’opérateur d’Eurotunnel, s’appuie sur ses mêmes technologies de GenAI pour ses activités de maintenance. Veolia applique donc à son tour les outils d’IA à ses problématiques métiers. Il prévoit en outre d’exposer la GenAI à ses clients.
“Les parties prenantes, y compris les clients, pourront interagir avec les systèmes en langage naturel, ce qui permettra de formuler des recommandations en temps réel et de résoudre les problèmes de manière proactive”, mentionne-t-il. Une longue tirade pour parler de chatbot.