Voici IBM z16, le serveur qui peut gérer à lui seul les transactions bancaires de 8 milliards d’humains

Voici IBM z16, le serveur qui peut gérer à lui seul les transactions bancaires de 8 milliards d’humains


Voici un ordinateur que vous n’achèterez jamais, mais que vous allez potentiellement utiliser tous les jours. Non, ce n’est pas le serveur vidéo de Netflix, mais le nouveau serveur mainframe d’IBM, appelé sans aucune originalité z16. Succédant fort logiquement au z15 (qui, ô audace, succédait au z14, etc.), ce super serveur IBM, avec processeur made by IBM, ne sera jamais testé par 01net.com. Non, jamais, pas la peine de nous demander.

Parce qu’il est énorme – c’est un serveur dit mainframe, un gros machin de la taille d’une armoire –, parce qu’il est hors de prix et parce qu’il n’y aucune chance de jouer à Cyberpunk 2077 avec – oui, ça compte.
Il faut dire que son processeur Tellum utilisant les jeux d’instruction Power n’a pas grand-chose à voir avec nos puces x86 ou ARM.

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Ce qui ne veut pas dire qu’il ne sait rien faire bien au contraire. Ce genre de puce sait faire des calculs complexes et le fait d’une manière extrêmement sécurisée. Si le monde du calcul intensif et des serveurs Web/vidéo n’a pas besoin de ce genre de niveau de sécurité, c’est cependant bien le cas des banques, des assureurs, du milieu médical, etc.
IBM revendique ainsi que « les deux tiers du top Fortune 100, 45 des 50 plus grosses banques du monde, 8 des 10 plus gros assureurs, 7 des 10 plus gros retailers, le top 10 des opérateurs télécoms » utilisent ses serveurs z pour les missions critiques.

Comprendre ici que dès qu’il y a de gros transferts d’argent ou de l’échange de données ultra sécurisées dans le monde, il y a de grandes chances que ce soit un IBM z qui s’en charge.

Un serveur = huit milliards de transactions bancaires par jour

« Si tous les habitants de la terre décidaient de faire une opération avec leur carte bancaire dans la même journée, le nouveau z16 pourrait traiter ces 8 milliards de transactions sur 24h », s’enorgueillit Ross Mauri, responsable de la division IBM Systems lors de la présentation du z16. Pour couper court à la réaction légitime de « a-t-on besoin d’autant de puissance ? », celui qui a plus de quarante ans de maison chez IBM cite un des présidents d’IBM, Thomas Watson, qui prédisait, à tort, en 1943 que « je pense qu’il doit y avoir un marché mondial pour environ cinq ordinateurs ». On a vu combien il s’est trompé !

Il faut comprendre ici que dès que l’humain profite d’un supplément de puissance, il lui trouve vite des utilisations. « Nous n’avons pas encore pleinement conscience de tout ce que peut réaliser notre serveur z16 », continue M. Mauri. Même s’il sait déjà qu’un seul de ces serveurs « peut rerouter en une seule journée les 10 millions de voyageurs qui ont un souci de plan de vol chaque année ». Et côté IA, la machine peut traiter 300 milliards de requêtes d’inférence avec seulement 1 milliseconde de latence. Ça en dit déjà long sur sa puissance.

Mais si seuls les financiers, banquiers et autres professionnels de la sécurité ont précisément conscience de la puissance et de spécificités de sa puce (beaucoup de mémoire cache pour éviter les fuites de mémoire, IA de détection des fraudes en temps réel, etc.) et du système dans son ensemble, un élément de sa sécurité interpelle tout le monde : sa résistance supposée aux attaques quantiques.

Blindé contre les futures machines quantiques ?

Quand l’ordinateur quantique va prendre son envol, toutes les protections classiques actuelles vont exploser. IBM le sait bien : l’Américain est à la pointe dans ce domaine avec la puce la plus puissante du moment (Eagle, 127 qbits) et la seule feuille de route fiable à 2025.

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IBM a donc pris les devants pour son système z16 qui intègre un dispositif à l’épreuve de l’ordinateur quantique. Dans les faits, ce système repose sur une carte PCI Express appelée Cryto Express 8S ainsi que des algorithmes protégés contre les attaques quantiques, ceux-là même qui sont recommandés par l’Institut National des Normes et de la Technologie américain (NIST). Un couple matériel/logiciel qui empêche les algorithmes quantiques (connus, il faut préciser) de découper et simplifier les protections actuelles.

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L’enjeu est double pour IBM : protéger au mieux contre les hacks futurs… et contre les hacks passés. Une porte-parole d’IBM ajoute en effet que « une partie des hacks passés contiennent des données qui seront déchiffrées dans le futur quand les ordinateurs quantiques seront opérationnels ».

Avec son système de « blindage anti-quantique », le z16 semble promettre que même les données volées/interceptées (par le Web, par un vol physique) ne pourraient être déchiffrées facilement a posteriori. L’avenir dira si, oui ou non, la promesse d’IBM, qui développe à la fois le glaive et le bouclier, tiendra la route.



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