Pendant huit mois, l’assistant IA des services publics sera expérimenté par 10 000 agents publics. Choix de la start-up française Mistral AI, hébergement très sécurisé sur Outscale (Dassault Systèmes), usages attendus : voici ce qu’il faut en retenir.
C’était une promesse lancée en février dernier : 10 000 agents publics peuvent désormais expérimenter, depuis mercredi 22 octobre, un outil d’assistance conversationnel de Mistral AI, la start-up d’IA française qui a développé Le Chat, un concurrent de ChatGPT. Le lancement a été annoncé par David Amiel, le ministre délégué de la Fonction publique. Il s’agit pour l’instant d’une expérimentation qui durera huit mois : si le succès est là, le dispositif pourrait se généraliser aux 5,7 millions d’agents publics de l’Hexagone.
Mettre l’IA au service du service public, avec la même qualité que dans le privé, la souveraineté en plus !
Nous lançons un Assistant IA conversationnel avec la DINUM et @MistralAI pour faire gagner du temps à 10 000 agents publics et de l’efficacité au service.
— David Amiel (@Amiel_David_) October 22, 2025
Pour Anne Le Hénanff, la ministre déléguée chargée de l‘IA et du Numérique, l’outil repose sur « une solution sécurisée et souveraine », détaille-t-elle dans un message publié mercredi 22 septembre, sur LinkedIn. S’il a un temps été question de « passer par des partenariats avec des leaders technologiques qui nous aideront à garantir l’accès aux meilleures pratiques (…) existantes », comme l’expliquait l’ancien ministre Laurent Marcangeli en février dernier, le choix a finalement été fait de privilégier « nos pépites françaises » du secteur, notamment en utilisant le levier de la commande publique.
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Mistral AI, un hébergement en SecNumCloud via Outscale
L’État s’appuie en effet, pour cette expérimentation, sur un modèle de langage de la start-up française Mistral AI. Les données bénéficieront d’un hébergement très sécurisé en SecNumCloud, via le fournisseur de cloud Outscale (la marque cloud de Dassault Systèmes), détaille Anne Le Hénanff. Ce label est la certification en cybersécurité la plus élevée de l’Hexagone, recommandée pour toutes les données sensibles des pouvoirs publics.
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L’outil permettra de « faciliter le quotidien de nos agents, gagner en temps et en efficacité, mieux accompagner les usagers (…) et moderniser nos services publics grâce à l’IA », indique la ministre déléguée à l’IA et au Numérique. En 2024, Stanislas Guerini, ancien ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, lançait la toute première expérimentation d’usage d’une IA générative dans les services publics, avec le même objectif : « gagner en efficacité et d’économiser du temps sur certaines tâches, et ainsi renforcer le contact humain entre les agents de services publics et les Français ».
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Les 10 000 agents concernés sont répartis dans sept ministères ou opèrent au sein des opérateurs de l’État, comme les ministères de la Justice, de l’Économie, de la Culture, de l’Éducation. L’assistant IA pourra les aider à chercher de la jurisprudence, remplir des appels à projets, remplir des documents administratifs.
Concrètement, l’idée est que ces derniers délaissent des agents conversationnels moins sécurisés – Stéphanie Schaer, directrice de la Dinum, a d’ailleurs directement évoqué l’idée de mettre fin à l’usage clandestin de certaines IA, pendant un point presse organisé le mercredi 22 octobre. Les infrastructures de sécurité coûtent pour l’instant 300 000 euros, a indiqué David Amiel. Le coût total de cette expérimentation n’a, pour l’instant, pas été donné.
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