3 réseaux criminels ont dérobé 300 millions d’euros avec de faux abonnements

3 réseaux criminels ont dérobé 300 millions d’euros avec de faux abonnements



Les autorités ont démantelé trois vastes réseaux de fraude par carte bancaire. Plus de 4,3 millions de personnes ont été piégées par des arnaques aux faux abonnements, opérées depuis l’Europe. Plus de 300 millions d’euros de pertes ont été recensées avant que les forces de l’ordre ne mettent un terme aux activités des pirates.

Avec l’aide des autorités allemandes, les agents d’Europol et d’Eurojust ont mené une action coordonnée à l’encontre de trois réseaux frauduleux en Europe. Baptisée « Operation Chargeback », l’opération visait à mettre hors d’état de nuire les groupes criminels soupçonnés d’avoir détourné les données bancaires de plus de 4,3 millions de victimes. Comme l’a révélé l’enquête, initiée en décembre 2020, les victimes des escrocs résident dans 193 pays différents.

Europol explique dans un communiqué que les trois réseaux de fraude par carte de crédit démantelés ont causé des pertes estimées à 300 millions d’euros. L’agence de police européenne précise que des tentatives de fraude à hauteur de 750 millions d’euros ont aussi été recensées.

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Faux abonnements et prélèvements frauduleux

La première étape de l’arnaque consistait à s’emparer des coordonnées des cartes de crédit des internautes. Selon les enquêteurs, les escrocs se sont surtout servis de bases de données déjà compromises, disponibles sur le dark web. Sur des marchés noirs, on trouve en effet énormément de cartes de crédit dont les informations ont été piratées. Selon une étude de Kaspersky, on trouve plus de deux millions de cartes bancaires volées sur le dark web.

Ensuite, les voleurs se servaient des cartes de crédit compromises pour souscrire à de faux abonnements sur des plateformes de streaming, de rencontres ou de contenus pornographiques. Dissimulés des moteurs de recherche, les sites criminels prélevaient discrètement environ 50 € sur les comptes des victimes. Pour passer sous le radar, les pirates avaient recours à des libellés trompeurs et à des paiements fractionnés. Entre 2016 et 2021, les fraudeurs ont réalisé 19 millions de faux abonnements.

Blanchiment d’argent et sociétés-écrans

Une fois que le compte des victimes a été ponctionné, l’argent sale était recyclé par le biais d’un vaste réseau de sociétés-écrans, principalement basées au Royaume-Uni et à Chypre. Les escrocs ont eu massivement recours à des services spécialisés capables de fournir de fausses structures d’entreprise, avec de faux administrateurs et de faux papiers d’identité. Tout était pensé pour échapper aux autorités et blanchir l’argent dérobé aux victimes.

Au cours de l’opération Chargeback, plus de 60 perquisitions ont été menées. Celles-ci ont abouti à 18 arrestations. Parmi les criminels interpellés, on trouve des membres des réseaux criminels, des responsables de prestataires de paiement, des intermédiaires, et des fournisseurs spécialisés dans la création de sociétés-écrans, destinées à brouiller les pistes. Il s’agissait d’une infrastructure tentaculaire et particulièrement bien organisée.

Durant l’opération, plus de 35 millions d’euros de biens ont été saisis par les autorités en Allemagne et au Luxembourg, dont des voitures de luxe, des cryptomonnaies, des ordinateurs portables, et des smartphones. Les criminels interpellés sont soupçonnés de fraude informatique organisée, d’appartenance à une organisation criminelle et de blanchiment d’argent.

Le coup de filet d’Europol et Eurojust fait suite à une série d’opérations de police visant des réseaux frauduleux en Europe. Quelques jours plus tôt, les autorités européennes ont mis un terme aux activités d’un réseau international de fraude aux cryptomonnaies basé en Europe. Deux autres opérations similaires ont eu lieu au cours de l’été sur le vieux continent.

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