Avec la crise énergétique en cours, l’arrêt de l’approvisionnement en gaz russe et le problème des réacteurs nucléaires à l’arrêt pour cause de maintenance ou de vérification des installations, La France pourrait manquer d’électricité en cas d’hiver particulièrement froid.
Tout dépendra de la météo (et de facteurs comme la rapidité de relance des réacteurs et les conséquences du conflit entre Ukraine et Russie) mais RTE, le gestionnaire de distribution du réseau électrique, appelle déjà à se préparer à une sobriété énergétique peremettant de réduire la facture d’énergie et d’éviter les surconsommations en cas de pic.
En dernier recours, des coupures d’électricité ponctuelles pourraient être décidées. Si certains secteurs comme la Santé ou la Défense en seront exemptés, le secteur des télécommunications ne fait pas partie des activités à maintenir en cas de rationnement et pourrait nous faire le coup de la panne.
Exempter les télécoms, pas si facile
Le lobby des opérateurs télécom tente donc depuis plusieurs mois de se faire intégrer dans la liste des activités maintenues en cas de coupure d’électricité en faisant valoir que le maintien des communications a une portée stratégique et qu’elles peuvent desservir des acteurs d’importance vitale.
Les appels d’urgence, souvent transmis depuis un téléphone portable, ne pourraient plus être acheminés et les opérateurs mettent en garde contre des effets en cascade si les réseaux mobiles étaient mis à l’arrêt par des coupures d’électricité tournantes.
L’agence Reuters rappelle que l’Europe compte près de 500 000 antennes mobiles et que beaucoup d’opérateurs ne seront pas en mesure de maintenir leur activité en cas de coupure quand d’autres s’appuieront sur des groupes électrogènes pour assurer une continuité de service.
Un problème de granularité
Dans le cas de la France, la FFT, qui représente les opérateurs Orange, SFR et Bouygues Telecom (Free fait bande à part), tente depuis plusieurs mois de mettre le secteur télécom sur la fameuse liste prioritaire.
Le résultat des discussions avec le gouvernement n’a pas filtré mais certains observateurs soulignent la difficulté de pouvoir isoler une antenne mobile du reste du réseau électrique, les coupures de courant se faisant plutôt par zones identifiées.
Avec plus de 60 000 antennes en France, il ne sera cependant pas possible de toutes les équiper de moyens alternatifs comme des groupes électrogènes pour en assurer le fonctionnement en cas de coupure de courant, préviennent déjà les opérateurs.
Les délestages n’interviendront cependant qu’en cas de situation extrême, avec des coupures de 2 heures alternées dans différents endroits du pays. Il s’agit surtout ici d’envisager un scénario du pire qui n’est pas le plus probable actuellement.
La sobriété énergétique et les éco-gestes devraient suffire à passer les pics de consommation d’électricité les plus sévères cet hiver