Plus que la motorisation purement électrique qui pose un certain nombre de contraintes, l’hydrogène est vue par l’industrie aéronautique comme l’un des moyens de réaliser les objectifs de réduction d’émission de gaz à effet de serre tout en conservant une vraie logique économique.
Les projets d’avions fonctionnant à l’hydrogène sont nombreux mais il reste à voir combien sortiront réellement des bureaux d’étude. Dans cette ambition du zéro émission, la compagnie low cost Easyjet a dévoilé fin septembre son programme pour y parvenir d’ici 2050.
Cela passe par un partenariat avec le constructeur britannique de moteurs Rolls Royce qui travaille sur un moteur à hydrogène susceptible d’être intégrer sur des avions court et moyen courriers.
Premiers bancs d’essai cette année
Et ce dernier est déjà plus qu’une esquisse puisqu’il devrait passer tout un ensemble de tests au sol d’ici la fin de l’année. Avec la capacité de développer jusqu’à 1,5 MW, il pourrait offrir la puissance requise pour la conception d’avions légers sans émission et pouvant être rechargés très rapidement au sol grâce à l’hydrogène.
Parmi toutes les options possibles pour réduire les émissions, la voie de l’hydrogène est celle qui offre « le plus grand potentiel de décarbonation pour une compagnie aérienne court-courrier« , indique Easyjet.
Il n’est donc pas encore question de voyages au long cours grâce à l’hydrogène mais le déploiement de lignes courtes pourrait être mis en place assez rapidement, d’où un investissement de plusieurs millions de livres sterling pour épauler les travaux de Rolls Royce et en recueillir les fruits ensuite.
Easyjet travaille avec plusieurs partenaires, dont GKN Aerospace qui a présenté un nouveau projet d’avion à hydrogène. Cette présence vise à soutenir les projets et à leur donner une visibilité commerciale.
La technique est quasiment prête, l’infrastructure reste à déployer
Et selon certains experts, aucun obstacle technique majeur ne s’oppose plus au développement d’avions à hydrogène dès 2030. Il restera des points à régler (utiliser l’hydrogène sous forme liquide ou gazeuse, gérer la production d’eau, déchet de la réaction chimique qui combine l’hydrogène à l’oxygène et qui peut être corrosive dans certaines conditions) et notamment celui de la production de l’hydrogène nécessaire.
Le moteur à hydrogène de Rolls Royce bientôt à l’essai (credit : Easyjet)
L’Europe s’est penchée sur la question et a annoncé la construction de plusieurs gigafactories de production d’hydrogène (dont certaines en France) qui vont d’installer une véritable infrastructure européenne de production et de stockage en passant par les énergies renouvelables.
L’une des inconnues de l’équation de l’hydrogène reste de déterminer quel sera le prix des billets pour les vols à l’hydrogène. La crise énergétique actuelle et la hausse des tarifs des différents types d’énergie, dont celui de l’électricité, brouillent les cartes et compliquent les projections, sans pour le moment encore gripper les rouages.