Twitter refuse fermement d’annuler les poursuites judiciaires contre Elon Musk. Malgré l’offre de rachat, le réseau social maintient le procès. Twitter redoute que le milliardaire ne parvienne pas à financer l’opération.
Elon Musk s’est résigné à s’emparer de Twitter. À l’approche du procès, le milliardaire s’est engagé à honorer son offre de rachat. En amont de la proposition envoyée au réseau social, Elon Musk aurait cependant tenté de renégocier le prix de Twitter, rapportent nos confrères du New York Times.
Initialement, l’entrepreneur avait offert 44 milliards de dollars pour racheter la plate-forme. Ces dernières semaines, Elon Musk aurait d’abord tenté d’obtenir un rabais de 30 % par le biais de ses avocats. Citant des personnes familières avec les négociations, le New York Times affirme que Musk n’offrait plus que 31 milliards de dollars aux dirigeants de Twitter.
L’offre a été rejetée par les responsables. Par la suite, les représentants d’Elon Musk ont tenté de négocier une réduction de 10 %, portant le montant du rachat à 39,6 milliards de dollars. Là encore, la demande a été rejetée. Twitter assure que son intention « est de conclure la transaction à 54,20 dollars par action ». Face à l’inflexibilité des dirigeants de la plate-forme, le milliardaire a accepté de s’en tenir à sa proposition initiale d’avril dernier.
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Un rachat suspendu à l’emprunt d’Elon Musk
Malgré l’annonce d’Elon Musk, le rachat n’est pas encore acté. L’opération reste suspendue au financement de la dette du fondateur de Tesla. Dans sa dernière offre, Elon Musk a en effet ajouté une clause précisant que la fusion est « en attente de la réception du produit du financement par emprunt ». Malgré son immense fortune, Musk ne dispose pas d’assez de liquidités pour honorer son offre. L’essentiel de sa fortune est constituée d’actions en bourse, notamment d’actions Tesla.
Il s’est donc tourné vers des banques et des partenaires financiers pour obtenir un prêt. Un total de sept banques, dont Morgan Stanley, ont accepté de prêter des fonds à Elon Musk. Il a négocié un prêt de 13 milliards de dollars pour financer le rachat. Plusieurs mois après le début des négociations, l’offre des banques est toujours d’actualité.
Cependant, la dégradation des conditions économiques risque de compliquer la tâche des organismes bancaires. Les banques pourraient essuyer des pertes sur une partie du programme de financement. Malgré ces revers, il est peu probable que les banques refusent d’honorer leurs engagements, rapporte Bloomberg. Il n’y aucune base légale permettant à Morgan Stanley et consorts de ne pas fournir les 13 milliards dollars demandés par Musk.
« En général, il serait difficile d’avoir des accords qui vont de l’avant s’ils étaient subordonnés au financement bancaire et que ce financement bancaire n’était pas solide comme un roc », explique Howard Fischer, associé du cabinet d’avocats Moses Singer, à nos confrères de Bloomberg.
La confiance règne
En attendant qu’Elon Musk n’obtienne les fonds nécessaires, Twitter refuse fermement d’annuler le procès à venir. Peu après la dernière offre du milliardaire, les avocats de Twitter se sont opposés à l’ajournement de la procédure, craignant la « roublardise » du fondateur de Tesla. Sans surprise, les représentants d’Elon Musk ont rapidement critiqué cette décision, estimant que Twitter risque de mettre « en danger la transaction et jouant avec les intérêts des actionnaires ». La décision de Twitter représenterait par ailleurs « un énorme gaspillage des ressources des parties et de la cour.
« Twitter refuse d’abandonner ses poursuites en raison du risque très théorique d’un futur échec pour boucler le financement », précisent les avocats de Musk.
Les craintes de Twitter seraient injustifiées pour les avocats d’Elon Musk. En effet, les banques impliquées dans le processus de financement se sont engagées à honorer leurs engagements, réfutant « les spéculations sans fondement de Twitter ». Les représentants du réseau social peinent pourtant à faire confiance à Elon Musk. Ils pointent du doigt des mois « d’accusations de plus en plus invraisemblables pour retarder le procès ». Les représentants du milliardaire se veulent rassurants en mettant en exergue deux scénarios possibles :
« A ce stade, il y a deux possibilités. La plus probable, c’est que l’emprunt soit financé […]. et que les actionnaires reçoivent leur argent bien plus vite que si Twitter gagnait le procès ».
En cas d’échec du financement, Twitter « aurait de nouveaux éléments à intégrer à sa plainte, garantissant la victoire judiciaire de l’oiseau bleu contre le milliardaire, notent les avocats de Musk.
Un procès toujours en approche
Malgré l’offre de rachat formulée par Elon Musk, les tribunaux continuent donc les préparatifs en vue du procès. Comme l’explique Kathaleen McCormick, la juge chargée de l’affaire, « les parties n’ont pas déposé de stipulation pour suspendre cette action, et aucune partie n’a demandé de suspension ».
La juge a néanmoins repoussé la date du procès pour permettre à Elon Musk et Twitter de finaliser la fusion. Elle a donné un ultimatum aux deux parties. Si le rachat n’est pas conclu avant le 28 octobre à 17h, le contentieux sera examiné par les tribunaux dans le courant du mois de novembre.
« La procédure est suspendue jusqu’au 28 octobre 2022 à 17 heures, pour permettre aux parties de conclure la transaction. Si elle n’est pas conclue, les parties devront me contacter par email pour convenir des dates d’un procès en novembre », a tranché Kathaleen McCormick.
Source :
New York Times